Le Japon veut annuler la résidence des étrangers évitant l’impôt
Tokyo, Japon – Pour les étrangers au Japon, la résidence permanente a longtemps été une assurance très recherchée pour la sécurité dans un pays qui a historiquement évité l’immigration de masse.
Mais les propositions de Tokyo visant à annuler le statut de résidence permanente pour ceux qui ne paient pas leurs impôts et leurs cotisations d’assurance sociale remettent maintenant en question cette sécurité, suscitant de l’inquiétude parmi certains résidents étrangers de longue date.
Ben Shearon, un Britannique vivant au Japon depuis près de 24 ans, est l’un de ceux qui remettent en question la logique derrière les changements proposés à la loi sur l’immigration.
![Taux de natalité au Japon](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/03/AFP__20230613__33JB723__v1__HighRes__JapanPolitics-1710224549.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a tiré la sonnette d’alarme concernant la baisse de la population de son pays [Fichier : Eugene Hoshiko/AFP]
Sous le processus standard pour obtenir la résidence permanente, les demandeurs doivent avoir vécu au Japon pendant au moins 10 ans et posséder un visa de travail pendant cinq de ces années.
Mais depuis 2017, les résidents étrangers peuvent accélérer le processus à aussi peu qu’un an s’ils obtiennent un score élevé lors d’une évaluation basée sur les points qui examine l’expérience professionnelle, le salaire, les qualifications académiques, l’âge et la maîtrise de la langue japonaise.
La loi stipule également que la résidence permanente d’un étranger doit être dans le meilleur intérêt du Japon, ce qui inclut le paiement des impôts, des cotisations de retraite et des primes d’assurance maladie.
Actuellement, le gouvernement ne peut révoquer la résidence permanente d’un individu que dans un ensemble restreint de circonstances, notamment une condamnation à plus d’un an de prison.
Sous les propositions, les autorités pourraient annuler les visas des résidents pour non-paiement des impôts et des peines de prison de moins d’un an.
‘Petite minorité’
Shearon, comme d’autres résidents étrangers, est préoccupé par le fait que les propositions ciblent spécifiquement les citoyens non-japonais.
« Je ne suis pas non plus fan de créer de nouvelles sanctions qui s’appliquent uniquement aux étrangers alors que nous avons déjà des lois et des conséquences pour le non-paiement d’impôts qui s’appliquent à tous de manière égale au Japon, » a-t-il déclaré.
« Si ne pas payer d’assurance maladie ou de retraite est un problème significatif au Japon, alors la façon d’y remédier est sûrement de renforcer les procédures de contrôle pour tout le monde, et non pas de se concentrer sur un petit nombre d’une petite minorité. »
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