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Globes: Des patrons israéliens pressent les réservistes de travailler

par Sara
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Globes: Des patrons israéliens pressent les réservistes de travailler

Globes: Des chefs d’entreprise israéliens poussent les réservistes à reprendre le travail

Trois mois de guerre à Gaza ont placé les chefs d’entreprise en Israël dans une situation délicate. D’une part, ils doivent poursuivre leurs activités tout en apportant un soutien moral aux employés appelés à servir au sein des forces de réserve de l’armée. D’autre part, la loi les empêche de licencier les employés servant dans la réserve pendant plusieurs mois.

Malgré tout, de nombreux chefs d’entreprise encouragent leurs employés à retourner au travail, selon ce qu’a observé le journal économique israélien « Globes ».

Une réalité plus complexe

Igal Bleitman, ancien président du tribunal du travail israélien et actuellement conseiller spécial pour un cabinet d’avocats, précise : « Un employeur ne peut pas contraindre un homme ou une femme qui remplit son devoir de réserve à revenir au travail » mais la réalité est beaucoup plus compliquée, affirme-t-il.

Il ajoute : « L’employeur peut demander à l’employé de s’assurer qu’il peut être disponible à long terme et de s’absenter du service de réserve dans l’armée pour des circonstances particulières, tant que son rôle n’est pas essentiel aux besoins de l’armée en temps de combat ».

Selon le journal, les chefs d’entreprise ne reconnaîtront jamais qu’ils exercent une pression directe sur l’employé pour qu’il revienne du service de réserve. Au contraire, ils tendent à faire preuve de flexibilité et à reconnaître le fardeau moral qui leur incombe.

Le journal ajoute que le préjudice subi par les chefs d’entreprise est important : les subventions ne couvrent pas l’intégralité du coût de ces employés absents, que ce soit pour le paiement des cotisations sociales ou les pertes dues à l’absence du travailleur.

Les pressions des chefs d’entreprise

Les chefs d’entreprise expliquent souvent aux employés qu’ils ont besoin d’eux et exercent une certaine pression pour qu’ils reviennent, soit de manière indirecte, soit ouvertement. Ainsi, certains soldats de réserve optent pour le service hybride, un modèle qui combine travail et service de réserve dans l’armée israélienne, et certains sont poussés à le faire, selon le journal.

Globes cite une porte-parole d’une figure politique (non nommée) qui dit qu’elle essaie de répondre à son employeur depuis son enrôlement dans la réserve, tout en servant comme soldat de réserve. « Elle n’exerce aucune pression… mais le message est très clair : elle veut que je règle la situation et que je revienne ».

Un autre employé selon le journal, explique que les pressions exercées par l’employeur l’ont poussé à travailler en même temps que son service de réserve, compliquant la situation au point de ne plus pouvoir s’adapter.

Un employé d’une start-up déclare : « Ils ont embauché quelqu’un pour me remplacer pendant cette période et m’ont demandé de l’aider, tout en me contactant quotidiennement pour des questions professionnelles, malgré mon service dans la réserve ».

Travailler avec le fusil

Le journal rapporte les propos d’un autre employé, officier, qui dit : « N’ayant pas d’autre choix, je viens au travail une fois par semaine pendant mon temps libre, en uniforme et avec mon fusil, pour apporter mon aide, la pression a commencé (sur moi) ».

« Il ajoute, « Dès ma convocation dans la réserve et avec le temps, la pression augmente, mon rôle dans les réserves est très important pour moi, si je ne peux pas travailler en même temps, malheureusement, je n’aurai pas de poste où retourner ».

Certains employés, poussés par leur situation, ont dû reconsidérer leurs options. Ainsi, une cadre supérieure du secteur des ONG déclare avoir quitté son emploi à cause de la situation, ajoutant : « J’étais partagée entre les travailleurs. J’ai pensé à démissionner bien avant, la situation m’a donné l’élan. J’ai subi beaucoup de pression pour retourner travailler et ai adapté mon emploi du temps pour cela, mais finalement, j’ai décidé de quitter cet emploi », rapporte le journal.

La danse du tango

La directrice du développement organisationnel et du conseil chez « BDO », qui concilie service dans la réserve de l’armée israélienne et travail, explique que cette combinaison est extrêmement complexe : « C’est une danse de tango qui doit être exécutée en mouvement… Il y a une fatigue qui vient avec ces changements », selon le journal.

La « danse du tango » pourrait devenir plus courante, le journal laissant entendre que le Ministère des Finances a déjà reconnu que la nouvelle réalité nécessite plus d’absences du travail qu’auparavant et a commencé à élaborer un plan à cet effet.

Nimrod Ratner, expert-comptable, déclare : « En raison de la situation sensible, des législations sont promues pour fournir une solution comme l’extension de la période de protection contre le licenciement (après le service de réserve dans l’armée) », selon le journal.

D’après une analyse réalisée par l’Institut Aaron de politique économique de l’Université Reichman, l’économie ne retrouvera pas sa pleine force de travail avant la fin de l’année prochaine.

La guerre fait bondir les salaires

Par ailleurs, le salaire moyen en Israël a bondi de 10 % en novembre par rapport à l’année précédente, atteignant 12 651 shekels (environ 3413,50 dollars) selon le Bureau central des statistiques d’Israël.

En octobre, le salaire moyen s’élevait à 12 492 shekels (environ 3370,60 dollars), soit 6 % de plus que l’année précédente à la même période. Après ajustement pour l’inflation, l’augmentation réelle était de 2,2 %.

Le journal Globes explique en partie cette hausse par l’augmentation du nombre de personnes en congé sans solde en raison de la guerre, la plupart d’entre eux étant des travailleurs à faible revenu.

Selon les données officielles, le nombre d’emplois dans l’économie israélienne a diminué de 1,2 % en octobre de l’année dernière, et la guerre a réduit l’offre d’emplois, mais le salaire moyen a continué d’augmenter.

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