Khuyut Al Maazib, le succès dans le drame du Golfe
Le succès de la série historique saoudienne « Khuyut Al Maazib » réside dans sa capacité à passer de la province d’Al-Ahsa, où se déroule l’intrigue, pour franchir les frontières du royaume et atteindre la plupart des foyers du Golfe, grâce à des taux d’audience élevés.
Un succès exceptionnel
Classé parmi les dramatiques traditionnelles du Golfe, « Khuyut Al Maazib » a réussi à se hisser parmi les cinq séries les plus regardées pendant le mois de Ramadan 2024, malgré le fait que ce genre de productions ne suscite généralement pas un engouement massif du public.
Ce succès remarquable s’explique par plusieurs facteurs, notamment sa prise en compte d’une période historique du patrimoine saoudien rarement explorée auparavant de manière aussi approfondie. L’action se déroule dans les années soixante et met en lumière l’artisanat des « bishts » en vogue à cette époque, ainsi que les relations humaines entre les commerçants et leurs ouvriers.
Une attente de 24 ans
L’idée de créer une œuvre artistique sur la vie à Al-Ahsa, riche en arts traditionnels, hantait l’écrivain Hassan bin Ahmed Al-Abdul 24 ans auparavant. Malheureusement, la plupart des sociétés de production ont rejeté le projet en raison de ses coûts de production élevés.
Le scénario initial est tombé entre les mains de l’artiste Ibrahim Al-Hassawi en 2011, qui s’est immédiatement intéressé au projet, notamment en raison de la connaissance qu’il avait du métier d’Al-Abdul dans la tissage des « bishts ». Il a réussi à convaincre la société de production « Noun Fannoun » de le produire.
L’importance de la réalisation
Les acteurs ont été choisis pour la plupart parmi ceux dont les origines sont liées à la région de l’Est ou d’Al-Ahsa, ce qui a contribué à une authenticité de la langue utilisée. Parmi ces acteurs figuraient Ibrahim Al-Hassawi, Abdul Mohsen Al-Namr, ainsi que des stars du Golfe arabique telles que l’Émirati Abdullah Al-Jarayan et les Bahreïnies Reem Arhama et Dana Al Salem.
La grande réalisme de la série a marqué les esprits, où même la conception des décors a été si minutieuse que les générations précédentes se sont senties transportées dans la ville d’Al-Ahsa des années soixante. Les décors ont été entièrement construits en utilisant uniquement des briques et du ciment par le décorateur égyptien Karim Abdel Naeim sur une période de 6 mois.
L’essor des événements
« Khuyut Al Maazib » ne s’est pas appuyé sur la stratégie du remplissage et de l’étirement typique des dramatiques arabes, mais a offert un scénario dynamique et captivant, laissant les téléspectateurs en haleine et suscitant un vif intérêt sur les réseaux sociaux. Certains ont exprimé leur joie face à la chute spectaculaire du personnage d’Abu Issa, qui a causé des conflits internes à Al-Ahsa.
Cette série s’avère être une leçon d’histoire qui retrace les changements ayant impacté l’ensemble de la société saoudienne, et non uniquement la province d’Al-Ahsa empreinte de traditions.