# Béton bas carbone durable et respectueux de l’environnement
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<h2>Un pas vers du béton négatif en carbone</h2>
<p>Une équipe de recherche de l’Imperial College London a trouvé une solution qui pourrait contribuer à la production de béton à bilan carbone négatif, en apportant une empreinte de durabilité à l’une des industries les plus polluantes pour l’environnement : l’industrie du ciment.</p>
<p>Reconnaissant l’importance du ciment dans la construction humaine, il contribue involontairement au réchauffement climatique à cause des émissions de dioxyde de carbone lors de l’utilisation de combustibles fossiles pour chauffer les produits nécessaires à sa fabrication, un mélange de « glaise, d’eau et de chaux calcinée », ainsi qu’en chauffant le calcaire pour produire le liant « clinker ».</p>
<p>La dernière étape du processus, qui génère le plus d’émissions, a été résolue par les chercheurs dans une étude publiée dans la revue <em>Royal Society Open Science</em>, en utilisant un minéral dérivé de l’olivine, connu sous le nom de « nesquehonite », en remplacement du clinker liant, réduisant ainsi considérablement les émissions.</p>
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<h2>5 étapes pour préparer le clinker</h2>
<p>La fabrication du clinker nécessite un processus chimique à haute température comprenant plusieurs étapes :</p>
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<li><strong>Premièrement :</strong> Préparation des matières premières utilisées, à savoir le calcaire, l’argile et le minerai de fer.</li>
<li><strong>Deuxièmement :</strong> Broyage de l’argile et du minerai de fer en poudre fine, et réduction du calcaire en petits morceaux, en les mélangeant dans des proportions appropriées.</li>
<li><strong>Troisièmement :</strong> Les matières premières sont introduites dans un four rotatif, généralement un grand cylindre, où elles sont exposées à des températures élevées entre 1400 et 1500 degrés Celsius.</li>
<li><strong>Quatrièmement :</strong> Durant leur passage dans le four, les matières premières subissent une série de réactions chimiques complexes, notamment la formation du clinker, un matériau solide de la taille de marbres.</li>
<li><strong>Cinquièmement :</strong> Le clinker est refroidi et broyé en poudre fine avec du gypse et d’autres additifs pour produire du ciment, principalement connu sous le nom de « ciment Portland », l’ingrédient principal du béton.</li>
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<p>Le professeur Christopher Cheeseman, du Centre des Matériaux des Infrastructures au Département de Génie Civil et Environnemental de l’Imperial College London, a dirigé une équipe qui a proposé d’utiliser le nesquehonite dérivé de l’olivine en remplacement du clinker, réduisant ainsi l’impact environnemental de la production de ciment.</p>
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<h2>Processus de préparation du nesquehonite</h2>
<p>Le nesquehonite est un minéral de carbonate de magnésium solide, formé grâce à une réaction chimique entre l’olivine et le dioxyde de carbone. Selon un rapport publié sur <em>Tech Xplore</em>, les chercheurs ont suivi plusieurs étapes pour préparer ce minéral :</p>
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<li><strong>Premièrement :</strong> Dissolution de l’olivine, contenant du magnésium et de la silice, dans de l’acide sulfurique pour en extraire les composants.</li>
<li><strong>Deuxièmement :</strong> Exposer la solution contenant des ions magnésium et silice dissous au dioxyde de carbone, extrait directement de l’air ou capté lors de la combustion de combustibles fossiles.</li>
<li><strong>Troisièmement :</strong> Le dioxyde de carbone réagit avec les ions magnésium dissous pour former du carbonate de magnésium solide, ou nesquehonite.</li>
<li><strong>Quatrièmement :</strong> Une fois formé, le nesquehonite se solidifie et peut être récolté par différentes techniques comme la filtration.</li>
<li><strong>Cinquièmement :</strong> Le nesquehonite collecté peut être incorporé dans les mélanges de ciment soit en remplacement du clinker traditionnel, soit comme additif pour améliorer les propriétés du ciment.</li>
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<h2>Avantages environnementaux et économiques</h2>
<p>L’utilisation du nesquehonite offre plusieurs avantages écologiques et économiques :</p>
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<li><strong>Premièrement :</strong> Séquestration du dioxyde de carbone en le transformant en carbonate de magnésium, ce qui réduit efficacement les émissions de CO₂ de l’industrie du ciment.</li>
<li><strong>Deuxièmement :</strong> Utilisation efficace des ressources, car l’olivine est un minéral abondant trouvé dans diverses formations géologiques.</li>
<li><strong>Troisièmement :</strong> Promotion de l’économie circulaire en transformant les émissions industrielles en un précieux minéral, aligné sur les principes de durabilité.</li>
<li><strong>Quatrièmement :</strong> Renforcement de la durabilité du béton, augmentant sa longévité et réduisant ainsi les besoins en maintenance, contribuant à économiser les ressources et à diminuer les impacts environnementaux associés.</li>
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<h2>Une bonne avancée, mais des questionnements à éclaircir</h2>
<p>Le professeur de construction Mohamed Nagib Abu Zeid de l’Université Américaine du Caire considère cette découverte comme une « bonne avancée ». Il souligne toutefois que l’implémentation de telles nouvelles idées nécessite des études supplémentaires pour répondre à quatre questions :</p>
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<li><strong>Premièrement :</strong> Quelle est la disponibilité de l’olivine pour que l’industrie du ciment puisse en dépendre, compte tenu de la production annuelle gigantesque de béton ?</li>
<li><strong>Deuxièmement :</strong> Quelle est la durabilité du béton fabriqué avec ce nouveau ciment comparé au ciment traditionnel ?</li>
<li><strong>Troisièmement :</strong> Quelle est l’adaptabilité du nouveau ciment aux différentes conditions environnementales, par exemple dans les régions côtières ou industrielles ?</li>
<li><strong>Quatrièmement :</strong> Comment le marché accueillera-t-il ce nouveau ciment et est-il conforme aux normes de construction dans divers pays ?</li>
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