Que cache la démission de l’émissaire de l’ONU en Libye?
L’agence de presse française a rapporté que des experts estiment que la démission soudaine de l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Libye, Abdullah Batili, est due à l’échec des efforts de réconciliation entre les parties belligérantes qu’il a accusées de maintenir la division du pays pour servir leurs propres intérêts.
Révélation inattendue
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a accepté la démission du diplomate sénégalais à la tête de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, le remerciant pour ses efforts en vue de reconstruire la paix et la stabilité en Libye. Il a souligné que l’ONU continuerait à soutenir le processus politique en Libye.
Batili, qui préside la Mission d’appui des Nations Unies en Libye depuis seulement 18 mois, a critiqué les principaux acteurs en conflit dans le pays, déplorant « l’absence de volonté politique et de bonne foi de la part des dirigeants libyens satisfaits de l’impasse actuelle. »
Un départ non surprenant
En réaction à la démission et à ses conséquences, Jalal Harshawi, chercheur associé à l’Institut royal britannique, a déclaré que le départ de Batili n’était pas surprenant, simplement parce que le processus qu’il dirigeait depuis plusieurs mois était « complètement épuisé ».
Selon l’expert spécialisé dans les affaires libyennes, la crise est le résultat de plusieurs facteurs, notamment les politiques des puissances régionales qui contredisent systématiquement la logique que Batili tentait d’implanter.
Une envoyée spéciale temporaire en attente
Harshawi a également noté qu’il est très probable que Corrie devienne une « envoyée spéciale temporaire », ce qui permettrait aux États-Unis de diriger la Mission d’appui des Nations Unies en Libye sans avoir à affronter le veto russe au Conseil de sécurité de l’ONU.
Quant à Badie, expert du Conseil atlantique, il a souligné que la position de Corrie lui permettait de travailler temporairement en l’absence d’un chef de mission, mais qu’elle serait « limitée dans ce qu’elle peut accomplir ».