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Police tunisienne masquée arrête avocat renommé pour propos médiatiques

par Chia
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Police tunisienne masquée arrête avocat renommé pour propos médiatiques

La police tunisienne arrête un avocat renommé et des journalistes pour des propos critiques

Un éminent avocat tunisien et deux journalistes ont été arrêtés lors d’une récente initiative de l’administration présidentielle, qui a montré peu de tolérance à la critique.

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L’arrestation de l’avocate et commentatrice Sonia Dahmani samedi soir a été filmée alors qu’elle était évacuée de la Maison des Avocats, partie de l’union légale, où elle avait trouvé refuge.

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Le même soir, le présentateur de télévision et de radio Borhen Bssais et le commentateur politique Mourad Zeghidi ont également été arrêtés pour des commentaires sur l’administration, avant d’être placés sous « mandat de détention de 48 heures et devront comparaître devant un juge d’instruction », a déclaré leur avocat Ghazi Mrabet à l’AFP.

Dahmani a été arrêtée après avoir refusé de répondre à une convocation émise jeudi pour interrogatoire. La convocation concernait apparemment des commentaires qu’elle avait faits lors d’un programme télévisé mercredi.

Lors de son passage dans l’émission Donya Zina sur la chaîne Carthage Plus, Dahmani avait répondu à l’animateur Braham Bsiss lors d’une discussion sur la possibilité que les réfugiés et les migrants d’Afrique subsaharienne en transit en Tunisie cherchent à rester et « conquérir » le pays.

« De quel pays extraordinaire parlons-nous ? Celui dont la moitié de sa jeunesse veut partir ? » a-t-elle fait remarquer, indiquant que la Tunisie n’était pas un pays attractif pour s’installer étant donné la baisse du niveau de vie qui poussait sa jeunesse à partir.

L’AFP a rapporté que de nombreux téléspectateurs ont jugé les propos de Dahmani « dégradants » pour l’image de la Tunisie et une convocation devant un juge d’instruction a été émise.

Dahmani était dans la même émission il y a deux semaines, lançant une attaque passionnée contre le gouvernement et le président Kais Saied pour avoir « transformé la Tunisie en garde-frontières pour l’Europe » et « permis un plan pour la transformer en ‘Lampedusa' », en référence à l’île italienne où débarquent les réfugiés et migrants sans papiers.

Dahmani a déclaré ne pas avoir répondu à la convocation de jeudi car celle-ci ne mentionnait pas de raison pour son émission ni ne fournissait de documentation à l’appui.

Au lieu de cela, elle s’est réfugiée à la Maison des Avocats, affiliée à l’Ordre des Avocats Tunisiens (ONAT), qui a été par la suite perquisitionnée pour l’arrêter.

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Un certain nombre de journalistes couvrant l’affaire ont également été arrêtés, notamment Mourad Zghidi, Borhen Bsaies et Maryline Dumas de France 24, qui a filmé une partie de l’arrestation lors de son reportage. Tous ont depuis été libérés.

Cependant, la localisation de Dahmani reste inconnue.

Zeghidi a été arrêté suite à une publication sur Facebook soutenant le journaliste emprisonné Mohamed Boughalleb, condamné à six mois de prison pour diffamation envers un fonctionnaire public, ainsi que pour « des déclarations faites lors d’émissions de télévision depuis février », a déclaré son avocat. Les raisons exactes de l’arrestation de Bsaies ne sont pas claires, mais son avocat a suggéré qu’il était lié au Décret 54, une loi controversée interdisant la diffusion de « fausses nouvelles » sur les réseaux électroniques pouvant « nuire à la sécurité publique ou à la défense nationale ».

En réaction à l’arrestation de Dahmani, Laarousi Zguir, responsable de la division tunisienne du Barreau des Avocats Tunisiens, a déclaré lors d’une conférence de presse plus tard dans la soirée : « Nous avons été pris par surprise vers 20h45 par la descente soudaine de nombreux individus masqués qui ont brisé les portes de notre bureau et ont agressé verbalement et physiquement les avocats. »

Selon des rapports, Dahmani pourrait également être inculpée pour violation du Décret 54.

Toute personne trouvée coupable en vertu du Décret 54 risque une peine de prison de cinq ans et une amende de 50 000 dinars tunisiens (15 600 $), doublée à dix ans d’emprisonnement si les « fausses informations » incluent un fonctionnaire public.

L’Ordre des Avocats de Tunisie a appelé à une grève régionale générale dans tous les tribunaux tunisiens à partir de lundi en réponse à la descente de samedi.

La question de la migration irrégulière est sensible en Tunisie, avec des journalistes souvent bloqués pour accéder aux dizaines de milliers de migrants irréguliers contraints de se réfugier dans les champs d’oliviers près de la ville côtière de Sfax, attendant un bateau pour partir.

Rejoignant les réfugiés noirs et les migrants espérant migrer en Europe, de nombreux jeunes Tunisiens espèrent également échapper aux circonstances financières dégradantes du pays.

En 2023, 17 322 ressortissants tunisiens sont arrivés en Italie sans documents, a rapporté le Forum tunisien des droits économiques et sociaux.

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