Procès des viols à Mazan : Lionel R. n’a jamais eu le consentement de Gisèle Pelicot
Lors du procès des 51 accusés dans l’affaire Pelicot, un des coaccusés, Lionel R., a admis ne jamais avoir « eu le consentement » de Gisèle Pelicot. Cette dernière avait été droguée par son mari, Dominique Pelicot, un élément central du dossier tandis que plusieurs autres accusés continuent de contester les faits qui leur sont reprochés.
Reconnaissance des faits et excuses
Au tribunal criminel de Vaucluse, Lionel R., âgé de 44 ans, a plaidé coupable de viol sur Gisèle Pelicot, une femme qui avait été droguée sur ordre de son mari. Ce vendeur en grande surface, père de trois enfants, s’est tout de suite déclaré conscient de la gravité de ses actes, précisant : « Je n’ai jamais eu l’intention de commettre un viol, mais n’ayant jamais eu le consentement de madame Pelicot, je ne peux que constater les faits ».
Après avoir pris la parole, il s’est tourné vers la victime pour lui présenter ses excuses : « C’est normal que vous ne puissiez pas les entendre et je sais que c’est trop tard. Je n’ai jamais voulu vous faire du mal et je vous en ai fait. Je vous demande pardon ». Ces mots ont été accueillis avec indifférence par Gisèle Pelicot, accompagnée de sa fille Caroline, qui avait auparavant exprimé sa colère face aux insinuations de certains avocats de la défense concernant un prétendu consentement.
Négation des faits par d’autres accusés
Au cours de la même audience, Jacques C., âgé de 72 ans et également recruté par Dominique Pelicot, a nié les accusations de viol, n’admettant que des attouchements sans pénétration. Pour éclaircir la situation, le président de la cour criminelle, Roger Arata, a ordonné la diffusion de plusieurs photos et vidéos prises dans la chambre du couple Pelicot. Ces images, montrant Mme Pelicot inconsciente, ont suscité des réactions dans la salle, et le public a dû être évacué pendant leur diffusion.
Jacques C. a maintenu sa position après la projection, affirmant que les images ne prouvaient pas la présence d’une pénétration. Il a également présenté ses excuses à Gisèle Pelicot, déclarant avoir toujours eu du respect pour elle, tout en admettant un rire nerveux face à la situation lors d’une suspension d’audience.
Les conséquences de l’absence de consentement
Le témoignage de Lionel R. concernant l’absence de consentement a fragilisé la défense de certains accusés. Il a expliqué : « Il est question de médicaments. Une fois elle les prend, une fois il (son mari) les lui donne. Je n’ai jamais pensé qu’elle pouvait ne pas être dans le jeu, ça a été ma première grosse erreur ».
Il a aussi révélé qu’à son arrivée au domicile du couple, il a trouvé Mme Pelicot inconsciente, ce qui a mis en lumière la manipulation dont elle était victime. Jacques C., quant à lui, n’a pas clairement répondu à la question de savoir s’il considérait avoir été trompé par Dominique Pelicot ou s’il avait mal compris la proposition qui lui avait été faite, notant : « Un peu des deux ».
Dominique Pelicot a réagi aux témoignages en disant que pour Lionel R., « il se repent, mais c’est peut-être un peu tard », tandis que pour Jacques C., il a ajouté : « C’est trop facile de faire des excuses alors que les vidéos prouvent le contraire de ce qu’il dit ».
Le procès des viols à Mazan continue d’attirer l’attention, révélant des réalités tragiques et complexes autour du consentement et des abus dans le cadre de cette affaire particulièrement choquante.