Le Soudan appelle le Conseil de sécurité à intervenir contre les pays alimentant le conflit
KHARTOUM – Le gouvernement soudanais a exhorté, samedi dernier, le Conseil de sécurité des Nations Unies à assumer sa responsabilité envers les nations qui alimentent la guerre au Soudan en fournissant des armes, un soutien politique et médiatique aux forces de soutien rapide, sans toutefois les nommer explicitement. Par ailleurs, le gouverneur de la région du Darfour, Minni Minawi, a réaffirmé l’unité du Soudan tout en dénonçant ceux qui « ont fait appel à des mains étrangères » pour accéder au pouvoir.
D’après un communiqué du ministère des Affaires étrangères soudanais, le gouvernement a suivi les informations rapportées par un rapport de l’équipe de surveillance des Nations Unies sur le Darfour concernant la guerre que mène les forces de soutien rapide, et ceux qui les soutiennent contre le peuple soudanais.
Le communiqué ajoute que le rapport met en lumière un certain nombre de faits, y compris que les victimes du nettoyage ethnique et du génocide commis par la milice rebelle (les forces de soutien rapide) et leurs alliés dans la région de l’Ouest-Darfour s’élèvent à entre 10 000 et 15 000 civils, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Il souligne que « la continuité des approvisionnements en armes avancées fournies et facilitées par certains pays en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, permettent à la milice rebelle d’étendre ses opérations militaires, prolongeant ainsi la guerre et son extension géographique. »
Le communiqué a demandé au Conseil de sécurité de classer les forces de soutien rapide comme « un groupe terroriste et de criminaliser tout engagement avec elles », et « de s’acquitter de sa responsabilité envers les états qui perpétuent la guerre au Soudan en fournissant des armes et un soutien à la milice, et de les considérer comme responsables du crime d’agression punissable par la justice. »
Le ministère des Affaires étrangères a également appelé à « poursuivre et démanteler les réseaux de financement et les entreprises commerciales » qui soutiennent les forces de soutien rapide et « à tenir responsables les agences de relations publiques et de propagande qui sont employées par la milice aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et ailleurs. »
Il est à noter que, plus tôt samedi, selon des médias mondiaux, y compris l’agence Reuters, un rapport des Nations Unies soumis au Conseil de sécurité a révélé qu' »entre 10 000 et 15 000 personnes ont été tuées dans une seule ville de l’État de l’Ouest-Darfour au Soudan l’année dernière lors de violences ethniques menées par les forces de soutien rapide et des milices arabes associées (non spécifiées). »
L’unité du Soudan
Dans le cadre lié, Minni Minawi, gouverneur de la région du Darfour, a insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir de surenchère sur l’unité et la souveraineté du Soudan et sur la résistance à l’intervention étrangère. Il a indiqué que les forces de l’armée du mouvement de libération du Soudan présentes au Nord travaillent en plein accord avec les forces armées et en sont une partie intégrante.
Lors d’une réunion avec le gouvernement et le comité de sécurité de l’État du Nord, présidée par le gouverneur de l’État, Abdeen Awadallah, il a mentionné « l’implication de mains étrangères dans le déclenchement de la guerre du 15 avril dernier, pour des objectifs et des raisons politiques et économiques dont le résultat a été la destruction des infrastructures de l’État soudanais, et l’effacement du patrimoine, de la culture et de l’identité soudanaise. »
Il a été rapporté par l’agence de presse soudanaise (SUNA) qu’il a déclaré pendant la réunion que « ceux qui ont déclenché la guerre l’ont fait pour accéder au pouvoir, en utilisant toutes les méthodes non humaines possibles. »