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Dix ans après le génocide yézidi les survivants reprennent espoir

par Chia
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Dix ans après le génocide yézidi les survivants reprennent espoir

Dix ans après le génocide yézidi, les survivants reprennent espoir

Introduction

Dix ans après le massacre des yézidis par l’État islamique (EI), des centaines de milliers de survivants déplacés ne peuvent toujours pas rentrer en toute sécurité chez eux en Irak, indique un nouveau rapport de deux ONG.

Le rapport, publié vendredi par Refugees International et Voice of Ezidis, avertit que ceux qui tentent de rejoindre l’Europe vivent dans un flou juridique.

Sécurité et retour difficile

Le rapport appelle les pays européens à instaurer un visa humanitaire pour les survivants du génocide, permettant aux yézidis de rejoindre l’Europe en toute sécurité, et à appliquer des mesures à l’échelle de l’UE pour leur permettre de s’installer dans les pays où ils ont de la famille.

Les yézidis, un groupe persécuté depuis longtemps et dont la foi est enracinée dans le zoroastrisme, se remettent encore des horreurs de l’assaut de l’EI contre leur communauté dans le district de Sinjar en Irak en 2014.

Conséquences du génocide

  • Près de 10 000 personnes ont été tuées ou kidnappées en quelques jours
  • Des villages entiers à Sinjar restent des fosses communes non exhumées
  • Plus de 2 800 femmes et enfants sont toujours portés disparus

Une décennie plus tard, les survivants luttent encore contre le traumatisme.

Conditions de vie et enjeux politiques

Sinjar reste en grande partie en ruines, avec le gouvernement fédéral irakien et la région autonome du Kurdistan se disputant le contrôle de la zone. Les yézidis sont privés de pouvoir politique et incapables de pratiquer leur religion. Peu ont reçu des réparations ou une compensation.

Plus de 200 000 yézidis restent déplacés, dispersés dans des camps de la région du Kurdistan et des zones contestées du nord de l’Irak, selon le rapport.

Le gouvernement irakien, qui a annoncé cette année une date limite au 30 juillet pour fermer les camps, a offert des paiements et des emplois à ceux qui partent. Cependant, les chercheurs affirment que les yézidis avec lesquels ils se sont entretenus se sentent incapables de retourner dans les conditions dangereuses de Sinjar.

La situation en Europe

Les chercheurs des deux ONG ont interrogé 44 réfugiés en Grèce, répartis dans trois camps, un à Serres et deux autres près de Thessalonique et d’Athènes. Beaucoup d’entre eux faisaient partie des 4 000 qui ont fui en 2023. En plus des abus subis de la part de l’EI, les yézidis ont également signalé des discriminations de la part des Kurdes.

Faute de voies sûres vers l’Europe, les yézidis ont souvent recours à des passeurs pour atteindre des pays comme la Grèce, d’où ils se déplacent vers d’autres États européens, souvent en mourant ou en risquant l’expulsion pendant le voyage. Les familles sont fréquemment séparées, les membres dispersés dans différents endroits.

Les défis des réfugiés

Ceux qui parviennent en Europe sont souvent confrontés à des années de séparation d’avec leurs proches. Une femme interrogée à Serres avait laissé derrière elle son enfant de deux ans en Irak. Son objectif était d’atteindre les Pays-Bas, où son mari a des parents, de demander l’asile et de faire venir directement son enfant. Cependant, une fois aux Pays-Bas, il faudra 15 mois pour traiter leur demande d’asile et 81 semaines pour demander à ce que leur enfant les rejoigne.

En Grèce, les familles doivent faire face à de multiples défis. Une fois reconnus comme réfugiés, ils sont obligés de quitter leurs camps dans le mois, sans aucun endroit où vivre ni moyens de subvenir aux besoins de leurs familles. HELIOS, un programme d’intégration soutenu par l’Organisation internationale pour les migrations, ne peut répondre qu’à une fraction de la demande.

Le statut juridique et la déportation

Beaucoup se trouvent dans un flou juridique, l’Allemagne ayant « dépriorisé » les demandes d’asile entre 2019 et 2022 des demandeurs ayant déjà obtenu une protection internationale en Grèce. Le rapport indique que beaucoup de ceux à qui l’asile a été refusé ont obtenu le statut de « Duldung », ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas réunir leurs familles.

En vertu d’un accord de 2003 avec l’Irak, ils peuvent même être déportés. L’année dernière, les médias kurdes ont rapporté qu’un yézidi déporté après 11 ans en Allemagne était mort à Erbil, vivant dans un abri de fortune en carton sous un pont.

Impact du Pacte sur la migration et l’asile de l’UE

On ne sait pas encore comment les yézidis seront impactés par le Pacte sur la migration et l’asile de l’UE, adopté par le Parlement européen le mois dernier. Selon le nouveau mécanisme de solidarité de la loi, les pays de l’UE sont censés partager la responsabilité des demandeurs d’asile, en tenant compte des « liens significatifs », y compris les liens familiaux, lorsqu’ils réinstallent des personnes dans des seconds pays.

Cependant, ce paquet pourrait également aggraver la situation des yézidis, les pays de l’UE établissant désormais des installations frontalières pour accueillir et filtrer les demandeurs d’asile, renvoyant ceux jugés non éligibles. Les groupes de défense des droits ont critiqué les réformes, affirmant qu’elles sapent les droits des demandeurs d’asile et les exposent à des violations des droits de l’homme telles que la détention arbitraire et une police abusive.

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