Tensions entre Biden et Netanyahu au sujet d’un État palestinien
Des responsables américains ont vivement critiqué le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, après qu’il ait affirmé avoir informé l’administration du président Joe Biden de son refus de créer un État palestinien après la guerre à Gaza.
Le sénateur démocrate Chris Murphy a déclaré que l’opposition de Netanyahu à l’établissement d’un État palestinien pourrait compliquer l’approbation par le Sénat d’un paquet d’aide pour Israël.
Quant au sénateur démocrate Peter Welch, il a confirmé que Netanyahu ne partageait pas les inquiétudes des États-Unis concernant la perte de vies palestiniennes.
Welch a ajouté que le refus de Netanyahu à l’idée d’un État palestinien révèle qu’il « veut prendre l’argent américain tout en refusant toujours ses conseils », selon ses mots.
De son côté, la sénatrice Tammy Duckworth a qualifié les déclarations de Netanyahu de « terrifiantes ».
Le sénateur Brian Schatz pense, quant à lui, que Netanyahu a tort et complique la situation pour l’avenir d’Israël.
La sénatrice démocrate Elizabeth Warren a décrit le rejet par Netanyahu de l’établissement d’un État palestinien dans le cadre de tout arrangement post-guerre comme « dangereux et en contradiction » avec la politique américaine. Warren a ajouté que Washington soutient la solution à deux États car c’est le seul moyen de garantir la paix et la sécurité et dignité des Israéliens et des Palestiniens.
Des divergences publiques ont émergé entre Biden (gauche) et Netanyahu concernant la gestion de la guerre à Gaza et le « lendemain » de celle-ci (Européenne).
Déclarations de Netanyahu
Netanyahu a déclaré qu’il avait informé les États-Unis de son opposition à la création d’un État palestinien « dans le cadre de tout scénario de l’après-guerre » à Gaza, contrairement au souhait américain.
Lors d’une conférence de presse jeudi dernier, Netanyahu a promis de poursuivre l’offensive sur Gaza jusqu’à ce qu’Israël remporte une « victoire décisive » sur le mouvement Hamas et récupère les personnes qu’il a qualifiées de kidnappées, rejetant l’idée d’un État palestinien, et affirmant avoir « transmis ses positions aux Américains ».
Netanyahu a ajouté que « dans tout arrangement futur, Israël doit avoir le contrôle sécuritaire sur tous les territoires à l’ouest du fleuve Jourdain ». Il a souligné que « le Premier ministre doit être capable de dire (non) à nos amis », faisant référence aux États-Unis.
Les États-Unis ont demandé à Israël de limiter son attaque sur Gaza, affirmant qu’un État palestinien doit faire partie du « lendemain » de la guerre.
Au cours des dernières semaines, des divergences publiques entre Biden et Netanyahu sur la gestion de la guerre à Gaza et l’avenir du territoire après l’arrêt des combats ont vu le jour, mais ces divergences n’ont pas atteint le point d’arrêter ou de changer la nature du soutien américain à Tel-Aviv.
La semaine dernière, le site d’information Axios a rapporté que le président américain avait raccroché au nez de Netanyahu lors de leur dernière conversation téléphonique, un nouvel indice de l’élargissement du différend en raison de la guerre israélienne continue sur la bande de Gaza depuis 105 jours.
Biden a déclaré auparavant qu’Israël commençait à perdre le soutien international à cause de ce qu’il a décrit comme ses bombardements indiscriminés sur Gaza, mais il a réaffirmé que Tel-Aviv peut compter sur le soutien américain et a insisté sur le fait qu’il soutient « son droit de se défendre ».
Le président américain a également laissé entendre qu’il y avait des divergences dans sa relation avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, confirmant que ce dernier se trouve dans une « situation difficile ».