Récession aux États-Unis : plongée des marchés financiers mondiaux
Les Bourses européennes s’enfoncent ce lundi, tandis que Wall Street devrait connaître un déclin à l’ouverture, en raison des craintes de récession aux États-Unis. Les investisseurs estiment que la banque centrale américaine (Fed) a peut-être maintenu ses taux élevés trop longtemps. « Le chaos règne sur les marchés financiers », indique Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
Impact du rapport sur l’emploi américain
Le déclin sur les marchés a été précipité par un rapport sur l’emploi américain, publié vendredi. À Tokyo, l’indice Nikkei a chuté de 12,4 %, signe de sa pire baisse en points depuis le krach boursier d’octobre 1987. L’indice élargi Topix a plongé de 12,23 %, tandis que Taïwan et Séoul ont également enregistré des pertes supérieures à 8 %. Ces indices ont été affectés par le resserrement monétaire de la Banque du Japon, après des années de taux négatifs, provoquant une remontée du yen, ce qui nuit aux entreprises japonaises exportatrices.
Les devises en baisse
À 11H35 GMT, le dollar était en recul de 2,68 % à 142,60 yens, tandis que l’euro perdait 2,36 % à 156,14 yens. Sur le sol européen, Paris abandonnait 2,37 %, Londres 2,60 %, Francfort 2,92 %, Amsterdam 3,48 % et Milan 3,21 %. À Wall Street, les principaux indices, après avoir enregistré des baisses significatives vendredi, devraient également s’effondrer à l’ouverture, avec le Nasdaq chutant de 4,64 %, le S&P 500 de 3,13 % et le Dow Jones de 2,05 %.
Préoccupations sur l’inflation et le chômage
Le rapport sur l’emploi a révélé que le taux de chômage aux États-Unis a augmenté à 4,3 % en juillet, le plus haut niveau depuis octobre 2021. « Ces données suggèrent que la Fed a peut-être retardé trop longtemps les baisses de taux d’intérêt, entraînant un risque de récession », a souligné Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS Global Wealth.
Vers une baisse des taux directeurs
Pour contrôler l’inflation et atteindre l’objectif cible de 2 %, la Fed a porté ses taux à leur plus haut niveau depuis 20 ans, entre 5,25 et 5,50 %. Cependant, face à l’augmentation du chômage, la Fed pourrait envisager de baisser ses taux directeurs plus rapidement que prévu, afin d’éviter un « hard landing », c’est-à-dire une baisse de l’inflation au prix d’un fort ralentissement économique.
Stephen Innes estime que si la Fed procède en septembre à une première baisse des taux de 50 points de base, au lieu des 25 points de base attendus, cela marquerait une reconnaissance de son retard dans l’assouplissement de sa politique monétaire.
Les marchés obligataires et le secteur technologique en difficulté
Les taux obligataires américains ont continué de baisser, atteignant 3,72 % à 11H35 GMT, contre 3,79 % vendredi pour les obligations à dix ans, ce qui témoigne d’un intérêt accru des investisseurs pour les valeurs refuges par rapport aux actions, jugées plus risquées.
Le secteur technologique souffre également, avec des valeurs élevées qui vacillent face à cet environnement économique incertain. Dans les échanges avant l’ouverture de la Bourse de New York, Nvidia chutait de près de 10 %, Tesla de 8,52 %, et d’autres grandes entreprises comme Alphabet, Apple, et Amazon enregistraient des baisses significatives.
Réactions sur le marché pétrolier
Enfin, l’état de santé des économies américaine et chinoise alimente des craintes quant à une réduction de la demande de pétrole, ce qui pèse sur les prix. À 11H30 GMT, le prix du baril de Brent perdait 1,55 %, à 75,62 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) cédait 1,77 %, à 72,22 dollars, atteignant un plus bas depuis six mois.