Les banques turques restreignent l’accueil des fonds d’exportation russes
Les exportateurs turcs sont confrontés à une grande difficulté dans les transactions transfrontalières entre la Turquie et la Russie. Selon des rapports, les banques turques refusent les transferts financiers en provenance de Russie pour régler le paiement de certaines marchandises importées, comme l’indique le journal turc Economim. Cette complication, qui s’est intensifiée depuis décembre, met les entreprises dans une situation délicate, perturbant les flux financiers entre les deux nations.
La crise a émergé après que plusieurs exportateurs turcs se sont trouvés incapables d’accéder aux paiements provenant de Russie, que ce soit en livres turques ou en roubles russes. Certaines banques privées renvoient directement ces fonds ou les refusent dès la phase initiale, soulevant des doutes quant à la possibilité que ces paiements soient liés à des produits soumis à des sanctions.
Depuis le début de l’année, ce problème a entraîné un arrêt effectif des transferts financiers transfrontaliers, ce qui a sérieusement affecté les échanges commerciaux entre les deux pays.
Les exportations de la Turquie vers la Russie ont augmenté de 23,2 %, atteignant 9,4 milliards de dollars en 2023, selon l’agence Anadolu. Cette croissance commerciale bilatérale entre la Turquie et la Russie a été observée depuis le début du conflit en Ukraine et les sanctions imposées par l’Union européenne et les États-Unis.
En 2023, plusieurs secteurs tels que ceux des produits chimiques, des machines, de l’automobile, des produits frais et de l’électronique ont connu une croissance significative. Cependant, les représentants de ces secteurs font maintenant face à des difficultés, notamment le non-paiement pour leurs exportations ou le refus total de ces paiements. Des problèmes similaires ont également été signalés dans le secteur du fret maritime.
Le journal Economim souligne que les complications liées aux transferts de fonds pourraient être associées à l’extension des sanctions occidentales et aux inquiétudes des banques turques et des intermédiaires quant à la gestion des risques, dans le but d’éviter des sanctions secondaires.
De plus, l’agence TASS rapporte que les citoyens russes rencontrent de plus en plus de difficultés à enregistrer des entreprises en Turquie et à ouvrir des comptes dans les banques locales.
En septembre dernier, le président turc Recep Tayyip Erdoğan, lors d’une rencontre en Russie avec son homologue russe Vladimir Poutine, a déclaré que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s’élève à 62 milliards de dollars, avec un objectif de le porter à 100 milliards de dollars.