Prévenir Alzheimer Quotidiennement Conseils de la Dre Panchal
La maladie d’Alzheimer est sans doute l’une des principales préoccupations de santé publique à travers le monde. Étant donné le vieillissement de la population, la gestion de cette maladie débilitante est en effet un défi majeur pour les personnes concernées, pour leur famille, et plus généralement, pour les systèmes de santé. Comme nous l’explique la Dre Maï Panchal, directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer, il n’y a pas de solution miracle pour contrer cette maladie neurodégénérative. Néanmoins, il est possible d’agir sur certains facteurs de risques pour espérer éviter ou retarder l’apparition des premiers symptômes.
Difficile d’anticiper Alzheimer
La maladie d’Alzheimer se caractérise par une perte progressive des capacités cognitives et de la mémoire. Les personnes concernées présentent une confusion, une désorientation dans le temps et dans l’espace, des troubles du langage, des difficultés motrices et parfois des changements de personnalité plus ou moins importants en fonction du stade de leur maladie. En cause ? L’accumulation anormale de deux protéines dans le cerveau : la protéine amyloïde (ou peptide bêta-amyloïde) et la protéine Tau.
Une combinaison de facteurs complexe
Dans la grande majorité des cas, la maladie d’Alzheimer est multifactorielle : elle est liée à une combinaison de facteurs tels que le vieillissement (la maladie se développe généralement après 65 ans), la génétique (les personnes porteuses de la version ApoE4 du gène ApoE ont plus de risque de développer la maladie d’Alzheimer) et l’environnement (l’alimentation, la sédentarité, la stimulation cognitive, etc.). S’il n’est pas possible de ralentir le temps ou de retenter sa chance à la loterie génétique, il est possible d’agir sur les différents facteurs de risques relatifs à notre environnement.
Il n’y a pas d’âge pour commencer à prévenir la maladie !
Il existe une forme héréditaire de la maladie, aussi dite familiale, qui peut se manifester dès la quarantaine, voire dès la trentaine chez les personnes concernées. Mais dans la grande majorité des cas, les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer se manifestent après l’âge de 65 ans. Cela dit, certaines personnes peuvent souffrir d’une forme précoce de la maladie et présenter les premiers symptômes d’alerte avant 65 ans alors qu’elles ne souffrent pas de la forme héréditaire de la maladie.
Adoptez une alimentation équilibrée
Maintenir un poids de santé stable et adopter une alimentation variée et équilibrée permet de réduire significativement le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Dans la mesure du possible, optez pour un régime méditerranéen ou s’en approchant, conseille la Dre Panchal. Privilégiez des aliments riches en nutriments essentiels, tels que les fruits, les légumes verts, les grains entiers, les protéines maigres (comme les poissons, les légumineuses et les volailles), les noix et les graines.
Quels aliments privilégier pour se protéger de la maladie d’Alzheimer ?
Comme indiqué ci-dessus, privilégiez les fruits et légumes riches en antioxydants qui luttent contre les radicaux libres. Misez principalement sur des légumes à feuilles vertes comme les épinards ou le chou frisé. Les légumineuses comme les lentilles, les pois chiches ou encore les haricots sont aussi intéressantes. Côté fruit, les baies (en particulier les bleuets, les myrtilles, les fraises et les framboises) sont souvent mises en avant pour leurs bienfaits.
Pratiquez une activité physique régulière
L’activité physique régulière et soutenue réduit bel et bien le risque de développer la maladie d’Alzheimer – et peut même ralentir l’évolution de la maladie lorsqu’elle s’est déclarée. Elle améliore la santé cardiovasculaire et favorise la circulation sanguine.
Quels sports privilégier ?
Tous les sports sont efficaces pour prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Idéalement, privilégiez des activités douces qui demandent de la coordination et de la concentration. La marche à pied, la natation, le cyclisme, le yoga, le tai chi, la danse, etc., sont d’excellentes options.
Stimulez le plus possible votre cerveau
Bouger son corps ne suffit pas à prévenir la maladie d’Alzheimer : il faut aussi bouger son cerveau ! Plusieurs activités de loisir s’offrent donc à vous pour stimuler votre « capital cérébral ». Suivez des cours ou des conférences qui vous intéressent, lisez régulièrement des journaux ou des livres, apprenez à jouer d’un nouvel instrument, etc.
Apprenez à gérer votre stress au quotidien
Le stress chronique peut avoir un impact négatif sur la santé de notre cerveau et augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Apprendre à le gérer est donc indispensable ! Pour cela, pratiquez des techniques de gestion du stress telles que la méditation, le yoga, la respiration profonde ou la visualisation.
Efforcez-vous de maintenir des relations de qualité
Les années passant, de nombreuses personnes âgées se retrouvent malheureusement seules et isolées. Entretenez des liens avec vos ami(e)s et n’hésitez pas à renouveler votre cercle social en vous renseignant sur les activités collectives proposées par votre municipalité ou par des associations privées.
Prenez soin de votre sommeil et dormez suffisamment
La qualité de votre sommeil impacte la santé de notre cerveau et la consolidation de notre mémoire. Un sommeil de qualité permet aussi d’évacuer les toxines accumulées dans le cerveau pendant la journée, notamment les protéines bêta-amyloïdes. Pour optimiser la qualité de votre sommeil, établissez une bonne routine de sommeil.
Prévention : consultez régulièrement votre médecin et passez les examens nécessaires
Pour éviter l’apparition de la maladie d’Alzheimer, faites-vous suivre régulièrement par votre médecin : suivez ses recommandations et passez les contrôles de santé nécessaires en fonction de votre âge, de vos antécédents médicaux et de vos facteurs de risque personnels.