Une urgence sanitaire sempiternelle à Gaza
Un rapport récent, préparé par des chercheurs indépendants des États-Unis et du Royaume-Uni, a mis en lumière une situation alarmante : près de 8 000 personnes pourraient perdre la vie à Gaza au cours des six prochains mois, la violence cessant immédiatement ou non. Cette tragédie imminente est largement attribuable à la crise du secteur de la santé publique, exacerbée par les agressions israéliennes sur Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Les destructions massives subies par les hôpitaux de Gaza et le déplacement de plus de 85% de sa population, soit environ 2,3 millions d’habitants, ont engendré une forte augmentation des cas de maladies telles que le diarrhée et la malnutrition dans les zones surpeuplées de réfugiés.
Ce constat alarmant fait partie d’un rapport plus large produit par des académiciens de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et du Johns Hopkins Center for Humanitarian Health aux États-Unis, reflétant une estimation globale du nombre de décès supplémentaires pouvant être causés par la crise à Gaza dans les mois à venir. Le rapport, publié lundi dernier, précise qu’il ne couvre pas Israël en raison de l’absence de dommages significatifs à son système de santé publique.
Les multiples visages de la tragédie
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Les chercheurs anticipent que les blessures graves seraient l’une des principales causes de l’augmentation du nombre de décès à Gaza si les attaques se poursuivent ou s’intensifient. Cependant, des milliers d’autres pourraient succomber à la malnutrition et à des maladies infectieuses telles que le choléra, ainsi qu’à l’incapacité d’accéder aux soins pour d’autres maladies, comme le diabète.
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En cas d’escalade des violences ou d’une épidémie massive, le rapport estime que jusqu’à 85 570 personnes pourraient mourir d’ici le début août 2023, dont 68 650 des suites de blessures graves.
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Même en cas de cessez-le-feu, environ 11 580 personnes pourraient perdre la vie durant cette période si la propagation des maladies venait à aggraver les défis liés à la réparation du système d’assainissement et du système de santé à Gaza. Parmi ces décès, 3 250 seraient dus à des complications de longue durée résultant de blessures graves, et 8 330 seraient attribués à d’autres causes.
Des données officielles publiées par le ministère de la Santé à Gaza ont révélé que plus de 29 000 personnes ont été tuées depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023.
Les chercheurs mettent en garde contre l’incertitude entourant la nature de l’agression et de la propagation des maladies, indiquant que leurs estimations couvrent un large éventail de scénarios possibles.
Ce rapport, financé par le gouvernement britannique, souligne les difficultés à quantifier précisément le nombre de victimes à Gaza, tout en visant à fournir une vision plus claire de la tragédie.