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Artistes syriens en quête de survie face à la crise des opportunités

par Sara
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Artistes syriens en quête de survie face à la crise des opportunités

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<h2>Artistes syriens en quête de survie face à la crise des opportunités</h2>
<p>Suivre les traces des Syriens hors de leur pays vous plonge dans une tristesse équivalente à celle ressentie en parcourant les contrées désertées de Syrie après ses multiples tragédies, ayant englouti les rêves de générations successives ! Peut-être parce qu’ils sont un peuple capable de s’adapter aux conditions les plus extrêmes, et de surmonter toutes les probabilités, en plus des nombreux talents que l’on découvre de temps à autre dans chaque pays visité.</p>
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<h2>Recherche de nouvelles opportunités</h2>
<p>Ce qui est frappant, c’est que de nombreux talents diplômés de l’Institut Supérieur de Musique n’ont pas la possibilité de démarrer leur vie à Damas. Ils s’exilent, comme la majorité du peuple syrien dispersé aux quatre coins du monde, pour chercher de quoi vivre, quitte à chanter dans des restaurants et d’autres lieux similaires.</p>
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<h2>Le parcours de Mohammed Qabbani</h2>
<p>Un de ces talents est le chanteur syrien Mohammed Qabbani, qui a quitté son pays à la recherche de moyens de subsistance. Il semble avoir décidé à l’avance de ne pas montrer tout son potentiel dans un restaurant, où les clients passent leur temps à manger et boire pendant qu’un chanteur s’efforce de maîtriser ce qu’il a appris pendant de nombreuses années.</p>
<p>Qabbani affirme : “Le public de l’Opéra, par exemple, vous oblige à donner le meilleur de vous-même, tandis que dans un restaurant, on peut vous ignorer complètement, ce qui influence forcément votre humeur et votre performance”.</p>
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<h2>Défis rencontrés</h2>
<p>La situation difficile en Syrie coïncide avec son entrée à l’Institut Supérieur de Musique. Malgré cela, son ambition et ses tentatives de se développer ne se sont jamais arrêtées.</p>
<p>Après avoir obtenu son diplôme à Damas, Qabbani a commencé à collaborer avec le compositeur Taheur Mamelly pour plusieurs bandes-son de séries, notamment “Ahel al-Gharam” et “Ahmar”. Il a également participé à des concerts en syrie et à l’étranger, dont l’un des plus mémorables avait lieu au festival “Ma Warah al-Shams”.</p>
<p>Plus tard, il a travaillé avec le compositeur Khaled Razaq et a participé à des albums avec l’UNESCO, notamment pour des chansons comme “Myth of Sleep”, et des œuvres commerciales. Parmi eux, une chanson écrite par le réalisateur Saif al-Din Subai et composée par Fadi Mardini.</p>
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<h2>Expérience à l’Opéra</h2>
<p>Qabbani a également animé plusieurs concerts à l’Opéra de Damas, notamment lors des commémorations du défunt chanteur syrien Farid al-Atrash et Rafik Shoukri, avec l’orchestre national dirigé par le maestro Adnan Fattahallah. Il a aussi collaboré avec des artistes tels que Raad Khalaf et Misak Bagboudaryan.</p>
<p>Malgré tout cela, il finit par chanter dans des restaurants, comme de nombreux jeunes chanteurs syriens, en raison de l’absence d’un marché local pour la production musicale.</p>
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<h2>Chanter dans des restaurants: une nécessité économique</h2>
<p>Est-il devenu un rêve pour tout chanteur syrien de travailler dans des restaurants et des lieux de divertissement ? Est-ce justifiable de chanter dans ces endroits pour gagner sa vie, même si cela peut affecter la qualité de leur voix et leur performance, due à des collaborations avec des orchestres éventuellement non professionnels et chanter devant un public peu attentif ?</p>
<p>Qabbani réagit : “Chanter dans des restaurants est un choix purement financier, surtout dans la situation économique désastreuse de notre pays. C’est triste mais cela nous oblige à prendre certaines décisions, comme se contenter de concerts à l’Opéra tous les trois mois et chercher une autre source de revenus, ou trouver une alternative pour pouvoir vivre dignement de notre talent.”</p>
<p>Il ajoute : “Chanter dans les restaurants n’a jamais été mon rêve ni mon objectif, mais on ne peut pas nier que ce type de travail enseigne au chanteur des compétences que l’enseignement académique ne peut fournir. Les chanteurs avec une formation académique ne savent souvent pas comment se comporter dans les concerts commerciaux, car c’est un monde différent qui nécessite plus d’expérience pratique. » </p>
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<h2>Les défis de l’Opéra en Syrie</h2>
<p>Rasha Abu Shukr, chanteuse d’opéra et cheffe du département de chant classique à l’Institut Supérieur de Musique, déclare : “Mon expérience est particulière car je suis une chanteuse d’opéra, un genre éloigné de notre culture avec peu d’amateurs comparé à d’autres types de musique. Étudier durant la guerre a aussi été un grand défi, surtout avec le manque de professeurs qualifiés étant donné que de nombreux experts étrangers ont quitté le pays”.</p>
<p>“L’institut soutient ses étudiants autant qu’il le peut, mais les conditions sont loin d’être idéales. Cela dépend de chaque individu : certains cherchent à approfondir leur connaissance et leurs compétences, alors que d’autres cherchent juste à obtenir un diplôme pour entrer dans le monde de la célébrité. L’institut n’est pas responsable de fournir des opportunités, aucune institution académique au monde ne le fait.”</p>
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![Rasha Abu Shukr](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/06/0808-1717191836.jpg?w=770&resize=770%2C513)

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<h2>Le choix de l’enseignement</h2>
<p>Bilal Al-Jundi, un autre chanteur diplômé, parle des difficultés rencontrées par les diplômés des instituts de musique en Syrie et du manque d’opportunités : “C’est une vraie souffrance pour tous ceux qui ont étudié la musique de manière académique. Pour ma part, j’ai choisi de réaliser mon rêve et celui de ma famille en étudiant ce domaine, et je ne le regretterai jamais. Cependant, le manque d’opportunités est dû à l’absence de maisons de production et de marketing, en plus de la situation économique difficile”.</p>
<p>Il ajoute : “Nous ne pouvons pas vivre uniquement de notre talent, car les salaires ne sont pas proportionnels à nos besoins, que ce soit à l’Opéra ou ailleurs. Les chanteurs qui animent des soirées dans des restaurants ou d’autres lieux obtiennent généralement des salaires élevés, tandis qu’un chanteur académique gagne très peu même après de nombreuses répétitions et performances”.</p>
<p>Bilal continue : “Je travaille à Erbil dans une école internationale, bien que l’art requis là-bas soit différent de celui que j’ai appris à l’institut. Il est rare de trouver des endroits qui comprennent ce dont j’ai besoin. Nous nous tournons donc tous vers l’enseignement pour équilibrer notre vie matérielle. Ce n’est pas seulement un problème en Syrie, mais dans tous les pays arabes. Pour beaucoup d’entre nous, l’enseignement est une façon de maintenir notre équilibre financier tout en préservant notre intégrité artistique.”</p>
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![Bilal Al-Jundi](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/%D9%8A%D8%B3%D9%84%D8%B4%D9%8A%D8%B8%D9%8A%D8%A8-1717173628.jpg?resize=770%2C513)

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<h2>Solutions potentielles</h2>
<p>Pour Al-Jundi, il y a certaines solutions possibles : “Augmenter les opportunités de travail et assurer aux artistes des lieux de performances dignes où ils sont reconnus et bien rémunérés est essentiel. L’Opéra joue un rôle crucial dans notre vie artistique depuis nos jours d’étudiants difficiles. De plus, des programmes de service obligatoire pour les musiciens, permettant de servir dans des institutions culturelles comme l’Opéra, seraient bénéfiques. Cela garderait les musiciens et les chanteurs en contact avec leur art, évitant ainsi qu’ils ne perdent leurs compétences.”</p>
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