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Démolition à Le Caire: le centre d’art Darb 17 18 rasé

par Sara
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Démolition à Le Caire: le centre d'art Darb 17 18 rasé

Démolition au Caire: tristesse profonde suite à la destruction du centre d’art contemporain Darb 17 18

Les résidents de la Caire et les amateurs de culture égyptienne ont accueilli avec une « profonde tristesse » la nouvelle de la démolition du centre d’art contemporain « Darb 17 18 » situé au cœur de la capitale, pour réaliser un projet d’élargissement de la route. Cette destruction d’un site patrimonial marque un nouvel épisode dans une série de démolitions qui a déjà affecté les cimetières historiques.

Le 6 janvier, le centre « Darb 17 18 » a annoncé dans un communiqué sur sa page officielle Facebook que son bâtiment principal avait été détruit « sans aucun préavis ou compensation » et a exprimé son « profonde tristesse et colère vive ».

Le centre, ancré dans le quartier de la poterie du Caire, servait depuis plus d’une décennie de refuge pour les artistes et les artisans de toutes sortes, selon le communiqué.

« Darb 17 18 » considère la démolition de son bâtiment comme « un rappel flagrant des menaces permanentes que subissent le patrimoine et l’histoire du Caire, ainsi que le déplacement de ses communautés sans aucune considération ».

Démolition en Égypte continue avec l'élimination du centre "Darb 17 18" pour l'art contemporain, compte Facebook

Les trois dernières années ont vu la suppression de milliers de tombes dans le cimetière historique du Caire, qui est le plus ancien du monde islamique et figurait sur la liste des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, pour faciliter des projets visant à développer le réseau routier et de transport de la capitale par la construction de ponts, de tunnels et de voies ferrées.

Moataz Nasr Eddin, l’artiste fondateur de « Darb 17 18 », s’est dit surpris, lors d’une intervention téléphonique la semaine dernière dans l’émission « Kalamat Akhira » avec la journaliste égyptienne Lamis El Hadidi, que des bulldozers soient venus « détruire le bâtiment et son contenu après les vacances du Nouvel An ».

Nasr Eddin s’est interrogé sur cette décision, expliquant que le centre, créé en 2008, avait auparavant convenu avec le président du quartier de reporter l’affaire jusqu’après les élections présidentielles en vue d’entamer des négociations.

Cependant, les autorités locales ont procédé à l’enlèvement du bâtiment principal de « Darb » ainsi que de deux autres dédiés à l’enseignement de la poterie, qui constituaient une « belle vitrine et un honneur » pour la région, selon Nasr Eddin.

El Hadidi a à son tour critiqué la décision du gouvernement, rappelant l’ironie de la nomination de l’ancien ministre égyptien du tourisme, Khaled El Anany, au poste de directeur général de l’organisation des Nations Unies, tout en portant préjudice au patrimoine historique du pays.

Malgré la surprise de la démolition, Nasr Eddin avait lancé une pétition en ligne en juillet dernier, signée à ce jour par plus de 16 000 personnes, appelant le gouvernement à chercher des « alternatives qui permettraient à cette institution culturelle vitale de continuer ». La pétition exprime la reconnaissance de l’importance du développement urbain et du progrès, mais souligne que la démolition de « Darb 17 18 » serait une perte considérable pour le patrimoine culturel de la nation et ses artistes.

La démolition du centre artistique a été largement critiquée par les internautes, certains rappelant des incidents similaires affectant des cimetières historiques. L’un d’eux a reproché aux responsables de la démolition leur double standard, admirant les rues de Paris, Vienne et Rome lors de leurs voyages, mais détruisant ce qui est symbolique pour leur propre pays à leur retour.

Le chemin de l’ancienne Égypte

En 2002, Nasr Eddin a présenté le projet du centre d’art au gouverneur du Caire, qui lui a alloué un bâtiment dans la zone de Fustat, connue sous le nom de « l’ancienne Égypte », en particulier dans le quartier de la poterie, en raison de sa signification artistique.

Le centre « Darb 17 18 » a été nommé en hommage aux manifestations des 17 et 18 janvier 1977, lorsque les Égyptiens se sont mobilisés contre les décisions de hausse des prix sous la présidence d’Anouar el-Sadate.

Le centre abritait des ateliers d’artisanat, un espace culturel, des galeries d’exposition et des lieux pour des concerts de musique.

Nasr Eddin a confié à El Hadidi que des œuvres appartenant à 150 artistes étrangers en Égypte, d’une valeur de plusieurs millions, se trouvaient dans le bâtiment lors de sa destruction. Il a exprimé sa consternation face à « cette action arbitraire » alors qu’il espérait une reconnaissance de l’État pour le rôle important de « Darb » dans le mouvement artistique contemporain en Égypte.

L’architecte égyptien Ayman Badr, assidu visiteur de « Darb », a confié à l’AFP son mélange de frustration, de colère et de tristesse après avoir vu les images de la démolition. Badr reconnaît avoir été fortement influencé par la production culturelle du centre, qui a eu un impact non seulement sur lui-même mais aussi sur les résidents de la région, notamment les enfants.

La suppression des cimetières historiques

Au cours des dernières années, les autorités ont pris des décisions de suppression de cimetières contenant des tombes d’écrivains, d’intellectuels et d’autres figures historiques, malgré les interpellations parlementaires et le mécontentement populaire à ce sujet, documentés par les chercheurs et experts en patrimoine.

L’objectif du gouvernement est de créer des axes routiers et des infrastructures de transport nouveaux et élargis pour résoudre la congestion du trafic, réduire le temps de trajet et relier l’ancien Caire aux principales routes, y compris en direction de la nouvelle capitale administrative.

Par ailleurs, le négligence fait partie des raisons qui ont amené l’UNESCO à menacer de retirer la zone historique de sa liste du patrimoine mondial et de la placer sur la liste du patrimoine en péril, selon des sources de presse locales.

La « ville des morts », qui s’étend sur environ 12 kilomètres et couvre une superficie d’environ 1 000 hectares, remonte à la conquête islamique de l’Égypte. De nombreuses personnalités islamiques importantes y reposent, telles qu’Amr ibn al-As, qui a dirigé la conquête de l’Égypte et en fut le gouverneur, ainsi que de nombreux célébrités du monde des lettres et de la politique.

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