Xi Jinping entame son premier voyage européen en France en 5 ans
Le président chinois Xi Jinping entame son premier voyage en Europe depuis cinq ans, une visite qui devrait être marquée par la guerre de la Russie en Ukraine ainsi que par les tensions économiques entre Beijing et Bruxelles.
La première étape sera la France, Xi devant tenir des discussions à Paris le 6 mai avec le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, avant de se rendre dans les Pyrénées.
La grande image
Paris et Beijing célèbrent les 60 ans de l’établissement de relations diplomatiques, la France étant le premier pays occidental à reconnaître formellement la République populaire de Chine le 27 janvier 1964.
Cependant, le voyage intervient également dans un contexte de dégradation du climat de sécurité global, avec la guerre en Ukraine entamant sa troisième année et au moins 34 683 Palestiniens tués dans les bombardements en cours de l’Israël sur Gaza.
La France a affirmé que ces deux conflits, en particulier l’Ukraine où Beijing a proclamé sa neutralité mais n’a pas condamné Moscou pour son invasion à grande échelle, seront au cœur des discussions.
« Les échanges se concentreront sur les crises internationales, en premier lieu la guerre en Ukraine et la situation au Moyen-Orient », a déclaré le palais de l’Élysée dans un communiqué avant la visite la semaine dernière.
La guerre en Ukraine
Macron a parlé de plus en plus de la nécessité de développer une architecture de sécurité européenne plutôt que de compter sur l’OTAN et les États-Unis.
Il a même suggéré que la France serait prête à envoyer ses troupes en Ukraine si la Russie rompait les lignes de front et que Kyiv demandait de l’aide.
La Chine a longtemps affirmé être neutre dans la guerre, mais Beijing et Moscou ont approfondi leurs liens depuis le début de l’invasion à grande échelle, et Poutine devrait se rendre en Chine ce mois-ci.
Les enjeux des droits de l’homme
Les médias d’État chinois ont fait état avec enthousiasme de l’arrivée de Xi à Paris, les rues décorées de drapeaux chinois et français et des groupes de ressortissants chinois accueillant leur président.
Mais les militants pour le Tibet et le Xinjiang, où l’ONU affirme que la Chine aurait commis des crimes contre l’humanité en détenant environ 1 million de musulmans ouïghours dans des camps de rééducation, étaient également présents dans les rues de la capitale.