Visite d'un responsable américain à Beyrouth, Israël durcit son ton contre le Hezbollah
Il est attendu que le conseiller principal de la Maison Blanche, Amos Hochstein, visite Beyrouth ce jeudi dans le cadre des efforts américains pour apaiser les tensions à la frontière entre le Liban et Israël après sa visite à Tel-Aviv, selon un responsable américain. Pendant ce temps, Israël a haussé le ton contre le Hezbollah, affirmant qu’elle était capable de détruire n'importe quel village à l’intérieur du Liban.
Cette visite est la deuxième d’Hochstein à Beyrouth depuis le 8 octobre dernier, où il a rencontré le président de la Chambre des députés Nabih Berri, le Premier ministre Najib Mikati et le commandant de l'armée Joseph Aoun et l'ancien directeur de la Sécurité Générale, le général Abbas Ibrahim en novembre dernier.
Hochstein, responsable des affaires de sécurité énergétique mondiale, avait proposé l'année dernière d’entamer des discussions sur la démarcation des frontières terrestres entre Israël et le Liban après avoir intermédié un accord en 2022 pour la démarcation des frontières maritimes entre les deux parties, garantissant à Israël son droit au gaz dans les champs "Karish" et "Qana".
Israël souhaite mener des négociations sur ses frontières terrestres avec le Liban, semblables à celles ayant conduit à l’accord de démarcation maritime.
Washington craint que la guerre d’Israël à Gaza ne s'étende à d'autres parties de la région, notamment suite à l'assassinat par Israël de Saleh al-Arouri, un dirigeant du mouvement de résistance islamique (Hamas) à Beyrouth et de Wissam Taille, un commandant du terrain du Hezbollah, ainsi que les menaces de responsables israéliens de lancer une attaque à grande échelle sur le Liban en cas de non-accord avec le Hezbollah éloignant celui-ci de la frontière.
Le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, a déclaré mardi dernier à un haut responsable des Nations Unies que son pays était prêt à mener des pourparlers pour parvenir à une stabilité durable à ses frontières méridionales avec Israël.
Menace israélienne
Dans ce contexte, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Hersi Halivi, a annoncé mercredi que ses forces étaient capables de détruire n'importe quel village à l’intérieur du Liban, escaladant son ton contre le Hezbollah positionné de l’autre côté de la frontière.
Devant une foule de soldats dans la bande de Gaza, Halivi a affirmé que ce que les soldats ont accompli dans le secteur assiégé l'a convaincu qu'ils pouvaient transférer le combat au territoire libanais si nécessaire.
Le communiqué de l'armée israélienne rapportait ses mots: "Nous avons combattu à Gaza, donc nous savons comment faire au Liban si cela est requis". Il ajouta: "Après ce que vous avez fait à Gaza, il n'y a pas de village au Liban que vous ne pouvez pas pénétrer et détruire."
Mort libanaise due à un obus israélien
Ceci survient après la mort d'un civil libanais mercredi par un obus d'artillerie israélien près de sa maison dans la ville de Kafr Kala au sud du pays, portant le nombre de civils libanais tués depuis le 8 octobre à 29.
Hier, le Hezbollah a annoncé qu'il avait ciblé la position israélienne de Marjeyoun, réalisant un impact direct.
De son côté, l'armée israélienne a déclaré que son aviation avait attaqué un centre d'opérations et un site de lancement de missiles appartenant au Hezbollah dans le sud du Liban.
Le groupe échange des tirs avec l'armée d'occupation à travers la frontière depuis le 8 octobre, en support à la bande de Gaza qui fait face à une offensive israélienne depuis le 7 octobre. Cependant, le groupe déclare qu'il ne cherche pas un conflit de grande envergure avec Israël.
188 personnes ont été tuées au Liban, parmi elles 141 membres du parti, et plus de 20 civils dont 3 journalistes. En réponse, l'armée israélienne a recensé 14 victimes de son côté, dont 9 militaires.
Alors que le Hezbollah dit cibler des sites militaires israéliens en soutien à Gaza, l'armée israélienne insiste que ses frappes aériennes et son artillerie visent à perturber les infrastructures du groupe et les mouvements de ses combattants autour des frontières.