Universités occidentales se joignent à la mobilisation étudiante aux États-Unis contre Israël
Les universités américaines ont été le théâtre en 2024 d’une série de sit-ins et de manifestations étudiantes qui ont débuté à l’Université de Columbia le 17 avril 2024 et se sont étendues à d’autres universités aux États-Unis et à l’étranger.
Les manifestants de ces protestations ont demandé l’arrêt de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, la cessation de la coopération de leurs universités avec leurs homologues israéliennes, le retrait de leurs investissements des entreprises soutenant Israël et la liberté d’expression.
Voici les principales universités non américaines touchées par le mouvement étudiant mondial de soutien à la population de Gaza, qui a appelé à l’arrêt du génocide qui les vise.
France
Université de la Sorbonne
L’Université de la Sorbonne, prestigieuse institution française classée internationalement, située à Paris, a été fondée en 1253. Elle est l’une des plus anciennes universités, accueillant environ 55 000 étudiants, 7 300 chercheurs académiques et 3 900 employés administratifs et techniques.
Les protestations ont commencé à l’université le 25 avril 2024, lorsque le président français Emmanuel Macron y a prononcé un discours sur l’avenir de l’Europe. Des centaines d’étudiants se sont rassemblés pour exprimer leur opposition à sa présence et à sa politique favorable à Israël dans sa guerre contre Gaza.
La police française a empêché les manifestants de se rassembler sur le campus, les obligeant à retourner sur la Place du Panthéon.
Les manifestants sont retournés sur le campus le lundi 29 avril 2024 et ont installé environ 40 tentes, mais les forces de l’ordre ont évacué les lieux sur ordre du Premier ministre français Gabriel Attal, invoquant « le rétablissement de l’ordre public ». L’université a suspendu les cours le même jour.
Les protestataires ont continué à occuper le campus à l’appel du « Comité de soutien à la Palestine », scandant des slogans en soutien aux Palestiniens. Des députés du parti France Audacieuse ont assisté à la manifestation.
Le mardi 30 avril 2024, des étudiants du collège Tolbiac, affilié à l’université, ont organisé une manifestation pacifique en soutien à la Palestine et en condamnation de l’agression israélienne. En réponse, le collège a fermé ses portes à environ 500 étudiants extérieurs.
Institut d’études politiques de Paris
L’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) est une université académique française réputée spécialisée dans les sciences sociales et les relations internationales, fondée en 1872. Les manifestations ont commencé à l’institut le 24 avril 2024, où le « Comité pour la Palestine » a organisé un sit-in auquel ont participé des dizaines d’étudiants, érigeant une dizaine de tentes sur le campus.
Le comité a demandé à l’administration de l’université de « condamner les actions d’Israël et d’organiser une manifestation ou une minute de silence en mémoire des innocents ». Les étudiants ont également exigé « l’arrêt des mesures disciplinaires intimidantes imposées par une partie de l’administration pour effrayer les étudiants ».
Après des discussions avec l’administration de la faculté, environ 50 étudiants ont accepté de partir. Face à l’opposition de dizaines d’autres, l’administration a fait appel à la police pour évacuer les étudiants. Environ 70 ont été évacués après l’intervention de la police française la nuit.
La nuit suivante (25 avril 2024), environ 50 étudiants ont campé autour de l’université en soutien aux Palestiniens, exigeant que l’université condamne les actions israéliennes et mette fin à la coopération avec les institutions complices d’Israël et soutenant la répression du peuple palestinien. L’administration de l’université a décidé de fermer plusieurs bâtiments sur le campus et a condamné les manifestations. Après des pourparlers avec les étudiants, un accord a été conclu pour suspendre les mesures disciplinaires contre les protestataires.
Royaume-Uni
Université de Warwick
L’Université de Warwick, située à Coventry, au Royaume-Uni, fondée en 1965, est l’une des universités leaders dans les classements mondiaux. En avril 2024, des étudiants ont manifesté sur le campus pour soutenir Gaza et condamner les massacres israéliens. Ils ont érigé un camp le vendredi 26 avril 2024, en appelant à la cessation des investissements soutenant la guerre à Gaza.
King’s College London
King’s College London, l’une des plus anciennes universités britanniques fondée en 1836, a été occupée par des étudiants le vendredi 26 avril 2024. Les protestataires ont accusé l’université de complicité avec les auteurs du génocide à Gaza.
Université d’Oxford
L’Université d’Oxford, classée première dans les classements mondiaux depuis 2017-2024, a vu des étudiants manifester le 27 avril 2024, s’opposant à la présence de l’ancienne présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, favorable à Israël.
Université de Leeds
L’Université de Leeds, établie en 1904, a été le théâtre d’une manifestation le 1er mai 2024, appelant à la fin de la complicité de l’université avec le génocide israélien.
Australie
Université de Sydney
L’Université de Sydney, fondée en 1850 avec plus de 33 000 étudiants, a été le site de rassemblements le 23 avril 2024 en solidarité avec Gaza, appelant à rompre les liens avec les universités israéliennes et les fabricants d’armes.
Université de Melbourne
À l’Université de Melbourne, des étudiants se sont réunis le 25 avril 2024 pour protester contre la politique de l’université et sa coopération avec Israël, exigeant la fin des investissements soutenant l’agression à Gaza.
Université nationale australienne
L’Université nationale australienne à Canberra a soutenu les manifestations le 1er mai 2024, exigeant des mesures similaires contre les entreprises et institutions soutenant l’agression israélienne.
France
Université de Nancy-II
L’université a exprimé son soutien aux manifestations en faveur de Gaza et a pris des mesures en ce sens depuis novembre 2023.
Italie
Université de Naples Frédéric-II
Les manifestations des étudiants contre la politique de l’université et son partenariat avec Israël ont contraint le président de l’université à annuler les accords avec les fabricants d’armes et les universités israéliennes, répondant ainsi aux revendications des étudiants.