Un an après l’accord irano-saoudien, bilan des progrès
Dans le cadre du premier anniversaire de l’accord irano-saoudien sous le parrainage chinois, mettant fin à une rupture de 7 ans entre les deux pays voisins, une partie de l’opinion publique iranienne s’interroge sur le succès de l’accord dans rapprocher les perspectives entre les nations islamiques et atténuer les tensions au Moyen-Orient, ainsi que sur le niveau souhaité des relations bilatérales entre les deux pays.
Les racines du conflit
Tant l’Iran que l’Arabie saoudite occupent une position géopolitique et géoéconomique importante au Moyen-Orient. Cependant, leurs relations bilatérales ont été marquées par des tensions et des ruptures durant des décennies en raison de la concurrence idéologique, économique et des positions politiques divergentes face à l’évolution régionale.
Comment la page du conflit a-t-elle été tournée ?
Le conflit entre les deux parties s’est répété à plusieurs reprises, notamment en raison d’événements survenus lors des saisons du pèlerinage. Néanmoins, après plusieurs médiations réussies, les relations diplomatiques entre Téhéran et Riyad ont été rétablies en mars 2023 sous l’égide de la Chine.
Évaluation de l’accord par les cercles iraniens
L’ambassadeur iranien en Arabie saoudite, Ali Reza Enayati, qualifie la relation bilatérale entre les deux pays de « très positive » et déclare que « les deux parties ont réalisé beaucoup de ce que les dirigeants ont recommandé », soulignant que « nous ne prétendons pas avoir obtenu toutes nos aspirations au cours de la période écoulée ».
Quels progrès la réconciliation a-t-elle réalisés politiquement ?
L’ancien ambassadeur iranien en Arménie et au Brésil, Ali Saghaeyan, estime que la normalisation des relations diplomatiques entre Téhéran et Riyad a eu un impact positif sur les relations de Téhéran avec d’autres pays arabes tels que Bahreïn, l’Égypte et la Jordanie.
Impact de l’accord sur les relations commerciales
Selon Rouhollah Latifi, porte-parole du comité des relations internationales et du commerce à la Chambre de commerce, d’industrie et des mines iranienne, la réconciliation n’a pas eu d’effet significatif sur les échanges commerciaux entre l’Iran et l’Arabie saoudite jusqu’à présent.
Pourquoi l’accord n’a-t-il pas atteint le niveau souhaité ?
Pour Ali Bigdeli, professeur de relations internationales à l’Université Shahid Beheshti, les différences fondamentales dans les objectifs de normalisation des relations entre Téhéran et Riyad ainsi que les problèmes persistants de confiance entravent la pleine réalisation de la réconciliation attendue.