Soudan : Intervention étrangère, qui gagne et qui perd ?
La crise actuelle au Soudan est l’une des caractéristiques d’un vaste projet étranger en mouvement, piloté par des puissances internationales influentes dans le but d’induire des transformations structurelles majeures dans les composantes de la société soudanaise ; sociales, culturelles et économiques. Ce projet ancien et renouvelé a clairement pris forme depuis le début du régime de salut en 1989.
Le conflit persistant au Soudan est animé par des motifs économiques, géopolitiques et idéologiques entremêlés, faisant partie d’un plan de remodelage de la région dirigé par les puissances centrales. Le conflit entre le gouvernement de salut, d’une part, et les pays occidentaux a connu des hauts et des bas, surtout avec les États-Unis d’Amérique qui ont choisi le Soudan pour y construire leur plus grande ambassade régionale, la Grande-Bretagne qui a joué un rôle crucial dans le soutien à la révolution de décembre, et Israël qui a surveillé le Soudan depuis son indépendance. Ces forces ont réussi à renverser le régime de salut après avoir résisté pendant près de trois décennies.
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Le Soudan a adopté tout au long de cette guerre une diplomatie de patience qui, bien qu’elle ait suscité beaucoup d’inquiétude et de crainte, a finalement connu des succès notables.
Peut-être que la diplomatie soudanaise a été perçue comme tardive par de nombreux observateurs, mais elle a la capacité et l’expérience de rattraper le retard et de saisir les opportunités à venir. Rappelons par exemple que le Soudan a déjà fait face à un siège intense de la rébellion au Sud-Soudan qui a réussi à mobiliser l’opinion publique africaine contre le Soudan de manière sans précédent. Cependant, une fois éveillée, la diplomatie soudanaise a réussi en quelques années à prendre le dessus et à diriger les affaires africaines et régionales de manière égale.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale d’Al Jazeera.