Quand un otarie devient photographe sous-marin étonnant
Les connaissances des scientifiques sur l’espace surpassent largement celles concernant ce qui se cache dans les mers et océans, malgré la proximité de ces étendues d’eau. Cela est dû à des facteurs importants, notamment les conditions environnementales difficiles qui caractérisent les profondeurs marines, où la pression est extrêmement élevée.
Les chercheurs savent qu’il existe de nombreux écosystèmes et habitats d’animaux encore non découverts. C’est pourquoi une équipe de scientifiques australiens a trouvé une méthode innovante en utilisant des otaries, des animaux amphibies semblables aux phoques, pour agir en tant que photographes sous-marins. Les résultats de cette étude sont impressionnants, publiés dans la revue Frontiers in Marine Science.
Des avantages uniques pour la recherche marine
Selon les chercheurs, pour cartographier et analyser les habitats marins, les vidéos fournies par les otaries australiennes offrent des avantages uniques. En effet, ces vidéos peuvent couvrir de vastes zones du fond marin dans de courtes périodes, avec moins de personnel et à un coût relativement faible.
Les chercheurs soulignent qu’il est possible de capturer des vidéos des profondeurs et des habitats difficiles d’accès, là où les méthodes traditionnelles comme les plongées en scaphandre ou le déploiement de caméras sont moins efficaces voire impossibles.
Les vidéos capturées par ces otaries offrent également une nouvelle perspective pour comprendre la valeur écologique des différents habitats benthiques, en complément des méthodes classiques d’évaluation de la qualité et de l’importance des habitats.
Résultats étonnants et découvertes marines
Après avoir analysé les données des vidéos enregistrées par les otaries, les chercheurs ont pu identifier six habitats clés sur une superficie de 5 000 kilomètres carrés du fond marin situé au sud de l’Australie. Ces données permettent d’accéder à des espèces menacées et de découvrir de nouvelles formes de vie.
Afin de réaliser cette étude, les chercheurs ont employé huit otaries femelles, équipées de petites caméras légères et de dispositifs de suivi, fixés en toute sécurité. Le poids total de ces ajouts représente moins de 1 % du poids de l’otarie, permettant ainsi un mouvement sans entrave. L’enregistrement s’est effectué sur une période de trois jours avant la collecte des données.
Naturellement, uniquement des femelles ont été choisies pour garantir qu’elles retournent à leur point de départ où se trouvent leurs petits à allaiter dans des centres dédiés.
Implications pour la conservation marine
Les chercheurs ont utilisé des modèles informatiques pour prédire les six habitats vitaux observés à partir de presque 89 heures de vidéos. Cette étude contribue de manière significative à la détermination des zones critiques dans les fonds marins, ainsi qu’aux emplacements des espèces menacées, telles que les otaries, dont la population a diminué de 60 % dans le sud et l’ouest de l’Australie au cours des trois dernières décennies.
L’utilisation d’animaux dans les missions d’exploration et de recherche représente une approche sûre et adaptée, compte tenu de la capacité de ces créatures à évoluer dans des environnements difficiles pour l’homme et la machine.