L’UNRWA accuse Israël de torturer ses employés liés à Hamas
L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a accusé Israël de torturer un certain nombre de ses employés arrêtés dans la bande de Gaza en raison de la guerre menée par Israël dans la région depuis le 7 octobre dernier.
Selon l’agence, dans un communiqué, ses employés « ont rapporté des événements horribles lors de leur arrestation et de leur interrogatoire par les autorités israéliennes. Ces rapports comprennent la torture, les mauvais traitements graves, les agressions et les abus sexuels ».
Elle a ajouté que « certains de nos employés ont informé les équipes de l’UNRWA qu’ils ont été contraints de faire des aveux sous la torture et les mauvais traitements » lors de leur interrogatoire sur l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
Elle a souligné que « ces aveux forcés résultant de la torture sont utilisés par les autorités israéliennes pour diffuser davantage d’informations trompeuses sur l’agence dans le cadre de leurs tentatives de démantèlement de l’UNRWA », mettant en garde contre le fait que « cela met nos employés à Gaza en danger, avec des conséquences graves sur nos opérations à Gaza et dans la région. »
L’UNRWA a indiqué qu’elle avait rédigé une protestation écrite à l’attention d’Israël concernant l’arrestation de ses employés sans recevoir de réponse à ce sujet.
CNN a obtenu une copie d’un rapport préparé par l’UNRWA, qui n’a pas encore été publié, dans lequel il est question d’Israël commettant des violations physiques et psychologiques à grande échelle contre les Palestiniens détenus à Gaza pendant la guerre.
Le rapport non publié – selon CNN – s’appuie largement sur le témoignage des détenus de Gaza détenus dans les prisons israéliennes et sur les sites militaires, qui ont été libérés et sont retournés à Gaza.
Lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré qu’il n’y avait pas de lieu sûr pour les habitants de Gaza, avertissant qu’en dépit de toutes les atrocités qu’ils ont subies et observées, il semble que le pire reste à venir.
Accusations Israéliennes
En revanche, un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que l’UNRWA à Gaza employait plus de 450 combattants du Hamas et d’autres groupes armés et qu’Israël avait transmis ces informations de renseignement aux Nations unies.
« Nous avons transmis ces informations, que nous annonçons maintenant, et d’autres informations de renseignement, à nos partenaires internationaux, y compris aux Nations unies », a-t-il ajouté.
En réponse, l’UNRWA a déclaré qu’elle accueille favorablement toutes les informations pouvant être incluses dans l’enquête indépendante menée par les Nations unies actuellement.
Juliette Touma, directrice des communications de l’agence, a déclaré « l’UNRWA encourage toute entité détenant des informations sur les allégations gravissimes contre ses employés à les partager avec l’enquête en cours des Nations unies ».
L’UNRWA emploie 13 000 personnes à Gaza, fournissant une assistance quotidienne à plus de la moitié de la population du secteur, qui compte 2,3 millions d’habitants. Le gel des financements par les États-Unis et d’autres pays occidentaux a accru la pression sur l’agence, déjà soumise à de fortes pressions pendant la guerre qui dure depuis environ 5 mois.
La Sacrifice d’une Génération Entière
Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a mis en garde hier lundi devant l’Assemblée générale des Nations unies que le démantèlement de l’UNRWA, demandé par Israël, entraînerait le sacrifice « d’une génération entière d’enfants » et « semant les graines » de futurs conflits.
Philippe Lazzarini a déclaré que « le démantèlement de l’UNRWA est une démarche imprudente. En le faisant, nous sacrifierons une génération entière d’enfants et sèmerons les graines de la haine, de l’indignation et d’un futur conflit », estimant qu’il est « naïf » de croire que la disparition de l’agence pourrait se faire sans menacer la paix et la sécurité mondiales.
Lazzarini avait déjà averti dans une lettre au Président de l’Assemblée générale fin février que l’agence était « au bord de l’effondrement avec les appels répétés d’Israël à sa dissolution et au gel des financements des donateurs face aux besoins humanitaires sans précédent à Gaza ».