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Les islamistes tirent-ils profit de l’expérience sénégalaise?

par Sara
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Les islamistes tirent-ils profit de l'expérience sénégalaise?

Les islamistes tirent-ils profit de l’expérience sénégalaise?

Il est indéniable que le niveau de démocratie au Sénégal est plus avancé que dans de nombreux pays africains, ainsi que dans l’ensemble du monde arabe. La pluralité partisane y est historique, les marges de liberté sont larges, la société civile est libre et active, et le transfert pacifique du pouvoir s’est concrétisé à plusieurs reprises entre la majorité et l’opposition. Cependant, le changement survenu lors des récentes élections présidentielles du 24 mars 2024 diffère des compétitions antérieures. Lors de ma visite à Dakar après les élections, j’ai étudié cette expérience en dialoguant directement avec des acteurs sénégalais arabophones et francophones, dans le but de bénéficier de cette expérience pour nos modèles politiques et sociaux en proie aux défis de la démocratie dans nos pays arabes.

Un courant jeune irrésistible

La dynamique politique au Sénégal évoluait auparavant au sein d’un système politique, économique et culturel unique, sous l’influence de l’ancienne domination occidentale française. Cependant, le changement survenu lors des dernières élections présidentielles s’inscrit dans le contexte du réveil général de l’Afrique contre la domination des puissances coloniales. La particularité de ce changement au Sénégal est qu’il a émergé au sein d’un courant populaire jeune et puissant, imposant sa vision à l’équilibre établi. Ce mouvement s’est présenté à travers un discours radical clair et simple, en tant qu’alternative à la corruption généralisée, à l’échec du développement et à la dépendance à l’égard des puissances étrangères. Il se porte garant de l’identité islamique sénégalaise, souvent mise de côté par le régime laïc au pouvoir.

Un rôle positif dans un climat de tensions

La vague de changement menée par Ousmane Sonko, un leader de 50 ans, n’a pas été sans obstacles. Il a fait face à de nombreuses persécutions, avec de nombreuses affaires montées de toutes pièces et une incarcération sous prétexte de menace à la sécurité publique. En prévision de l’interdiction de sa candidature à la présidentielle, il a présenté, aux côtés de son ami et secrétaire général du parti, le compagnon de combat syndical puis politique, Bassirou Diomaye Faye, âgé de 44 ans, qui a remporté les élections présidentielles au nom du courant qu’ils représentaient.

Bassirou n’était pas en reste en termes de perspicacité, de courage ni d’efficacité dans sa critique du régime en place et dans la proposition d’alternatives. Son rôle dans la gestion du parti et son discours visionnaire clair sont louables. Tout comme Sonko, il possède un bagage financier, économique et juridique, et ils se sont rencontrés dans l’administration fiscale et au sein du syndicat de l’Union des Agents des Impôts qu’ils ont fondé ensemble en 2005. Ils ont été emprisonnés ensemble, se sont présentés ensemble en tant que candidats indépendants après la dissolution de leur parti, et maintenant, Bassirou, le président élu, a nommé son mentor, Sonko, Premier ministre, afin de passer ensemble de la réflexion à l’action au service du peuple sénégalais.

Libération de la dépendance

Les idées et aspirations de ces leaders sont maintenant adoptées par un large courant populaire dirigé par des leaders influencés par eux, exprimant les mêmes idées que Bassirou, Sonko et leurs partisans durant la compétition électorale. Ils défendent l’islam, la souveraineté, les libertés, la lutte contre la corruption, le développement, et s’engagent pour améliorer les conditions de vie de l’ensemble des Sénégalais, ainsi que la cause palestinienne. Le défi aujourd’hui est grand pour Bassirou et Sonko pour réussir dans ces six défis majeurs, ainsi que pour les mouvements islamiques au Sénégal pour s’organiser autour d’une vision commune pour répondre aux besoins du nouveau système proche d’eux, intégrant un grand nombre de leurs cadres et de leur jeunesse dans le nouveau parti au pouvoir et les institutions étatiques.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale d’Al Jazeera.

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