Les États-Unis approuvent des frappes en Irak, Syrie contre l’Iran
Selon des rapports, les États-Unis ont approuvé un plan visant à attaquer des cibles liées à l’Iran en Irak et en Syrie en représailles à la mort de trois soldats il y a cinq jours.
CBS News, diffuseur américain, a rapporté jeudi que la Maison Blanche a approuvé le ciblage du personnel et des installations iraniens à l’intérieur des deux pays en réponse à l’attaque de drones dimanche à la base Tower 22 près de la frontière entre la Syrie et la Jordanie.
Aucun détail supplémentaire n’a été fourni, mais citant des responsables américains anonymes, le rapport indique que les conditions météorologiques seront un facteur majeur dans la planification des frappes, car Washington souhaite une meilleure visibilité pour éviter de cibler des civils.
Le président iranien, Ebrahim Raisi, a déclaré vendredi que son pays répondrait avec force à toute intimidation.
« Nous ne commencerons aucune guerre, mais si quelqu’un veut nous intimider, il recevra une réponse énergique », a déclaré Raisi. « Avant, lorsqu’ils voulaient nous parler, les Américains disaient que l’option militaire était «sur la table». Maintenant, ils disent qu’ils n’ont aucune intention de conflit avec l’Iran. »
La puissance militaire de Téhéran n’a pas constitué et ne constituera pas une menace pour n’importe quel pays de la région, a déclaré le président lors d’un discours télévisé, ajoutant que la force de l’Iran ne crée que de la sécurité pour les pays environnants. L’Iran a nié toute implication dans l’attaque de drones en Jordanie.
L’attaque de la base américaine a été revendiquée par le groupe parapluie des factions armées opposées aux États-Unis et à Israël, appelé la Résistance islamique en Irak. Il s’agit de la première fois qu’un soldat américain est tué depuis le début de la guerre d’Israël contre Gaza.
Les groupes alignés sur l’Iran ont lancé des centaines d’attaques contre les bases américaines en Irak et en Syrie ces dernières années, mais leurs attaques n’ont fait qu’intensifier depuis le début de la guerre à Gaza et le soutien inébranlable des États-Unis malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu.
Le groupe irakien est membre de « l’axe de la résistance » soutenu par Téhéran dans toute la région, mais l’Iran maintient que les membres de l’axe décident et agissent de manière indépendante et ne reçoivent pas d’ordres de sa part.
Le président américain Joe Biden a promis une réponse, qui n’est toujours pas intervenue cinq jours après l’attaque. Des responsables américains ont indiqué que leurs frappes pourraient avoir lieu sur plusieurs jours, viser plusieurs cibles et être « soutenues dans le temps ».
Tant l’Iran que les États-Unis ont déclaré qu’ils souhaitaient éviter une escalade militaire suite à la guerre d’Israël, laquelle s’est étendue pour inclure des combats à la frontière entre Israël et le Hezbollah du Liban et des attaques des Houthis du Yémen contre le transport maritime en mer Rouge ainsi que contre les navires américains et britanniques.
Mais Hossein Salami, le commandant en chef des Gardiens de la révolution islamique (GRI) de l’Iran, a averti que Téhéran répondrait à toute frappe américaine.
Des rapports ont également suggéré que Téhéran et Washington ont échangé des messages depuis l’attaque à la frontière entre la Syrie et la Jordanie, l’Iran prévenant sérieusement contre toute attaque sur son territoire.
Des responsables républicains belliqueux aux États-Unis ont appelé à des frappes directes contre l’Iran, ce qui est susceptible d’élargir le champ de la guerre. En janvier 2020, après l’assassinat par les États-Unis du général iranien Qassem Soleimani en Irak, l’Iran a lancé des missiles sur une base américaine en Irak, blessant des dizaines de soldats sans en tuer aucun.
La Résistance islamique en Irak a déclaré mercredi qu’elle « suspendrait » ses opérations militaires contre les forces américaines pour éviter tout embarras supplémentaire pour le gouvernement irakien. Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, a déclaré que Washington surveillerait les actes plutôt que les paroles.
Le mouvement pro-iranien al-Nujaba a déclaré vendredi qu’il poursuivrait les attaques contre les forces américaines au Moyen-Orient jusqu’à ce que ses revendications soient satisfaites, avec notamment le retrait des troupes américaines d’Irak et la fin de la guerre d’Israël à Gaza. Une frappe aérienne américaine début janvier avait tué un commandant de haut rang d’al-Nujaba.
Joe Biden doit se rendre vendredi à la base aérienne de Dover, dans le Delaware, pour superviser le transfert des restes des trois soldats.