Les entreprises américaines tirent d’énormes profits de l’agression israélienne continue contre Gaza, transformant les horreurs de la guerre en succès dans les salles de réunion.

Dans un rapport publié dans le journal américain « The Nation », l’auteur Spencer Ackerman a dressé une liste des entreprises qui ont bénéficié de la guerre contre Gaza pour atteindre leurs objectifs financiers.

Deals d’armes

L’auteur mentionne que l’incapacité de remporter la victoire dans la guerre ne signifie pas qu’il n’y aura pas de gagnants. Le 14 mai dernier, après des avancées israéliennes dans l’invasion de Rafah, Joe Biden a informé le Congrès que son administration allait poursuivre la fourniture d’armes à Israël pour un montant d’un milliard de dollars.

Ce montant fait partie d’une aide militaire totale de plus de 12,5 milliards de dollars que les États-Unis ont fournie à Israël depuis le 7 octobre, marquant un revirement complet par rapport à la décision antérieure de Biden de suspendre l’envoi d’armes à Israël en raison de ses actions imminentes à Rafah.

Les gagnants malgré l’échec américano-israélien

L’auteur souligne que les échecs des guerres impérialistes américaines n’ont pas occulté le fait qu’il y a eu des gagnants, une réalité qui s’applique également à la récente attaque soutenue par les États-Unis.

Ces gagnants, selon l’auteur, se trouvent dans les salles de réunion des entreprises dévoilées par une enquête menée par le Comité des Amis Américains.

Il met en lumière ces entreprises non pas pour leur rôle dans le versement du sang, mais parce qu’elles opèrent de manière routinière dans le mécanisme de répression israélien, au point que certaines ne sont pas connues principalement comme fabricants d’armes.

1- Société Colt

Alors que les regards étaient tournés vers Gaza au cours des neuf derniers mois, les colons israéliens ont intensifié leurs attaques contre les Palestiniens en Cisjordanie, souvent avec l’aide d’armes américaines.

En novembre dernier, le gouvernement israélien a demandé 24 000 fusils semi-automatiques et automatiques à des sociétés américaines, la plupart provenant de Colt. Israël a indiqué que certains de ces fusils seraient destinés aux civils, probablement dans le cadre d’un plan du ministre de la Sécurité nationale pour distribuer les armes aux équipes de « sécurité » des colons.

Malgré les inquiétudes exprimées au sein du département d’État selon lesquelles les armes seraient utilisées contre des civils, dans le cadre d’une campagne exagérée visant à expulser les Palestiniens de leurs terres, l’administration Biden a finalement approuvé l’accord.

2- Ford Motor Company

Il peut sembler ironique que la société fondée par l’un des plus célèbres antisémites aux États-Unis fournisse des véhicules blindés à l’État juif, mais l’orientation nationaliste raciale qui anime à la fois Henry Ford et le gouvernement israélien actuel aide à mettre les choses dans le bon contexte.

En décembre dernier, le ministère de la Défense israélien a annoncé avoir reçu une nouvelle livraison d’équipements militaires, publiant une photo d’un camion Ford F-350 avec des fenêtres dotées de grilles en métal. Il s’agissait d’un des nombreux camions Ford dans le parc automobile de l’armée israélienne.

3- Caterpillar

L’auteur mentionne que Caterpillar, géant des équipements de construction, n’est pas spécialisé dans la fabrication d’armes. Cependant, ses bulldozers sont particulièrement occupés à creuser une large route reliant la clôture à la frontière est de Gaza près du kibboutz Nahal Oz au chemin de Nashid qui longe la côte méditerranéenne. Cette autoroute, connue sous le nom de passage Netsarim, vise à faciliter l’accès de l’armée israélienne à Gaza pour les années à venir, divisant effectivement le secteur en deux.

4- Palantir Technologies

Alors que Google, une autre entreprise ayant des liens étroits avec la machine de guerre israélienne, rencontre une opposition interne en raison de ses activités en Israël, Palantir Technologies se vante fièrement de son partenariat avec l’occupation, selon l’auteur.

En janvier dernier, le PDG Alex Karp a rencontré le président israélien Isaac Herzog et a vanté la demande israélienne de produits Palantir. Bien que Karp n’ait pas précisé lesquels à ce moment-là, Palantir a confirmé qu’Israël utilise un écosystème de données de défense appelé les services web gouvernementaux de Palantir.

5- Google

En 2021, Google et Amazon ont remporté un contrat d’une valeur de 1,2 milliard de dollars pour le cloud computing du gouvernement israélien, connu sous le nom de projet « Nimbus ».

Malgré le manque d’informations disponibles sur le fonctionnement de Nimbus, Sam Biddle, journaliste de The Intercept ayant eu accès à des documents internes de Google, décrit le rôle de l’entreprise comme celui de fournir à Israël des avancées cruciales en matière d’intelligence artificielle, notamment avec « la capacité de reconnaissance faciale, de classification automatique d’images, de suivi d’objets et même d’analyse des émotions en prétendant évaluer le contenu émotionnel des images, des paroles et de l’écriture », selon l’auteur.