Quelle est la signification de l’abstention américaine sur Gaza au Conseil de sécurité ?
Les États-Unis se sont abstenus de voter sur une résolution adoptée par le Conseil de sécurité international lundi dernier, demandant un arrêt immédiat et inconditionnel des hostilités à Gaza, la libération de tous les détenus, et un accroissement rapide de l’aide humanitaire au secteur.
La résolution a été adoptée par les 10 membres non permanents du Conseil, avec 14 voix sur 15 en sa faveur. Elle intervient après trois jours d’utilisation par la Russie et la Chine du veto contre une résolution élaborée par Washington appelant à un arrêt immédiat des hostilités à Gaza, à la libération des détenus restants, et à la cessation des attaques des Houthis en mer Rouge.
Cette décision survient après trois utilisations par Washington du veto pour entraver l’adoption de résolutions demandant un cessez-le-feu depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Gaza le 7 octobre dernier.
Une voie mitigée
Cette abstention a plongé Washington dans une confusion totale, suscitant de nombreuses interprétations et lectures pour débattre des implications et des messages du nouveau positionnement américain. Les progressistes du Parti démocrate ont salué la résolution comme une avancée sur la bonne voie, même si elle est considérée comme tardive.
En revanche, les tendances radicales et le courant républicain pro-israélien l’ont interprétée comme un recul majeur de la part du président Joe Biden et un coup dur pour Tel Aviv, car la résolution ne condamnait pas les actions du mouvement de résistance islamique, le Hamas, lors de ce qu’ils considèrent comme un « massacre » le 7 octobre dernier, et ne conditionnait pas l’arrêt des hostilités à la libération des détenus.