Des entreprises israéliennes vendent une technologie de surveillance en Indonésie
Une enquête internationale a révélé qu’au moins quatre entreprises liées à Israël vendent des logiciels espions invasifs et des technologies de cybersurveillance à l’Indonésie, qui n’a pas de liens diplomatiques formels avec Israël et est la nation musulmane la plus peuplée au monde.
Lien entre des entreprises israéliennes et l’Indonésie
L’enquête menée par le Laboratoire de sécurité d’Amnesty International, basée sur des sources ouvertes telles que les registres commerciaux, les données d’expédition et les scans internet, a mis au jour des liens entre des organismes gouvernementaux officiels et des agences du pays d’Asie du Sud-Est et les sociétés technologiques israéliennes NSO, Candiru, Wintego et Intellexa, un consortium d’entreprises liées fondé à l’origine par un ancien officier militaire israélien, remontant au moins à 2017.
Entreprise allemande FinFisher également impliquée
Le rapport a également révélé que la firme allemande FinFisher, concurrente des entreprises israéliennes et dont la technologie aurait été utilisée pour cibler présumément des critiques du gouvernement à Bahreïn et en Turquie, a également envoyé de telles technologies en Indonésie.
Préoccupations concernant les droits de l’homme en Indonésie
Amnesty a souligné le manque de visibilité sur les cibles de ces systèmes, mettant en garde contre d’éventuelles violations des droits en raison de l’utilisation de ces outils contre la société civile. Ces préoccupations sont renforcées en Indonésie où l’espace civique s’est rétréci en raison de l’assaut continu sur les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique, d’association, de sécurité personnelle et de liberté de détention arbitraire.
L’Indonésie liée à des logiciels espions israéliens
Il n’est pas nouveau que l’Indonésie soit liée à des logiciels espions israéliens, avec des traces du logiciel espion Pegasus de NSO qui ont été découvertes dans le pays. Plusieurs hauts responsables gouvernementaux et militaires indonésiens auraient été ciblés l’année précédente avec des logiciels espions fabriqués en Israël.
Sites Web frauduleux
Amnesty a découvert des preuves montrant que, contrairement à Pegasus, la plupart des logiciels espions nécessitaient que la cible clique sur un lien pour les mener à un site Web, souvent imitant les sites de véritables organes de presse ou d’organisations politiquement critiques.
Appels à une interdiction des logiciels espions invasifs
Amnesty a exhorté le gouvernement indonésien à instaurer une interdiction de ces logiciels espions hautement invasifs, soulignant l’importance de protéger les droits fondamentaux des citoyens.
Réponse des entreprises israéliennes et des autorités
NSO et Candiru ont réagi aux allégations, soulignant leur conformité avec les règles d’exportation de défense en Israël. Wintego n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires.
Sanctions et réglementations internationales
Les États-Unis ont imposé des sanctions à NSO en 2021 en raison de préoccupations concernant l’utilisation de sa technologie de piratage de téléphones par des gouvernements étrangers pour cibler de manière malveillante des dissidents politiques, des journalistes et des activistes. D’autres sociétés israéliennes sont également soumises aux règles de contrôle commercial des États-Unis.
Conclusion
Cette affaire soulève des préoccupations majeures sur la protection de la vie privée et des libertés individuelles en Indonésie, ainsi que sur la réglementation internationale en matière de cybersurveillance. Il est essentiel de garantir que de telles technologies ne soient pas utilisées de manière abusive contre les populations civiles.