Washington vise à une trêve, manifestations en Israël
Le conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, a déclaré que les États-Unis cherchaient à conclure une trêve temporaire à Gaza dans le cadre d’un éventuel accord d’échange de prisonniers. Pendant ce temps, Israël a été le théâtre de manifestations après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a gelé les pourparlers sur les détenus.
Sullivan a déclaré mercredi que l’objectif était d’instaurer une trêve temporaire et de la consolider pour parvenir à une situation plus durable.
De son côté, le coordinateur des politiques stratégiques au Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, a déclaré que Washington considère que les négociations au Caire concernant Gaza étaient constructives.
Il a ajouté lors d’une interview avec la chaîne « CNN » que Washington restait engagé et optimiste quant à la possibilité que les pourparlers aboutissent à un résultat positif.
Dans ce contexte, le ministère de la Défense américain (Pentagone) a indiqué que le ministre Lloyd Austin avait discuté hier, lors d’un appel avec son homologue israélien, Yoav Galant, des négociations visant à sécuriser la libération des restants qu’ils ont décrits comme des otages détenus par le Mouvement Hamas.
L’ambassadeur américain au Qatar, Tim Davis, a déclaré lors d’une interview avec Al Jazeera que son pays regardait avec un optimisme prudent les négociations en cours en Égypte pour parvenir à une trêve humanitaire et à un cessez-le-feu à Gaza.
Il a ajouté que les efforts des États-Unis sont actuellement axés sur la recherche d’une solution pacifique au conflit et l’élaboration d’un plan pouvant conduire à la création d’un État palestinien.
En ce qui concerne les développements de ce dossier, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré lors de sa visite en Israël qu’il était nécessaire de nouer une nouvelle trêve humanitaire à Gaza et que l’initiative qatarienne-égyptienne était une opportunité à saisir.
La veille, Le Caire avait accueilli de nouvelles négociations impliquant Israël et les États-Unis, et des rapports ont indiqué que les pourparlers n’avaient pas avancé en raison du refus de Tel Aviv de plusieurs demandes précédemment présentées par le Hamas aux médiateurs.
Des manifestations devant la résidence de Netanyahu à Jérusalem pour exiger l’accélération de l’accord d’échange afin de ramener les prisonniers israéliens de la bande de Gaza.
Dissensions et manifestations
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré hier que le Hamas devait abandonner ses conditions, ajoutant qu’il serait alors possible de progresser dans les pourparlers.
Netanyahu a ajouté que la clé de la libération des autres « enlevés » résidait dans la poursuite de la pression militaire sur le Hamas, qui exige qu’un accord pour mettre fin à l’agression continue sur Gaza depuis plus de 4 mois soit conclu.
Des médias israéliens ont rapporté que le Premier ministre avait ordonné à la délégation israélienne, qui devait se rendre au Caire aujourd’hui jeudi pour reprendre les négociations d’échange de prisonniers, de ne pas s’y rendre.
Dans le même temps, l’entreprise de radiodiffusion israélienne a indiqué que Netanyahu avait pris cette décision sans en informer les ministres du Conseil de sécurité, Benny Gantz et Gadi Eizenkot, ajoutant qu’ils demanderaient lors du conseil de sécurité aujourd’hui jeudi à participer pleinement aux prises de décisions.
La chaîne 13 israélienne a rapporté qu’un responsable israélien non identifié avait déclaré qu’un différend avait éclaté entre l’élite politique et sécuritaire d’Israël concernant la participation de la délégation aux pourparlers du Caire.
Selon les estimations de Tel Aviv, environ 130 Israéliens sont retenus à Gaza, et il est probable que 30 d’entre eux aient été tués.
Parallèlement, des médias israéliens ont rapporté que parents des prisonniers israéliens ont manifesté la nuit dernière devant les maisons de Netanyahu, du ministre de la Défense Yoav Galant et du membre du Conseil de guerre Benny Gantz après l’annulation du voyage de la délégation de négociation au Caire, exigeant la conclusion immédiate d’un accord d’échange.
Les proches des prisonniers israéliens ont menacé de protester devant le ministère de la Défense à Tel Aviv si Netanyahu persistait à les ignorer.
La nuit dernière également, des dizaines de manifestants du mouvement « Changer de Cap » ont investi le siège du parti Likoud en Israël à Tel Aviv pour protester contre la poursuite de la guerre à Gaza.
Les manifestants ont demandé la démission du gouvernement de Benjamin Netanyahu et la fixation d’une date pour des élections anticipées, considérant qu’il s’agit d’un gouvernement extrémiste qui sacrifie les citoyens pour sa survie politique.
Le mouvement a également appelé les membres du Likoud à évincer ce qu’il a qualifié de courant extrémiste du gouvernement.