Violences au Soudan et incertitudes sur les pourparlers à Genève
Des sources locales rapportent que des affrontements à l’arme lourde ont éclaté à nouveau entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide dans le nord et l’est de la ville de El Fasher, capitale de l’État du Darfour du Nord. Ce regain de violence survient alors que les négociations entre les deux parties du conflit, proposées par Washington, demeurent incertaines.
L’armée soudanaise a mené des frappes sur des positions des Forces de soutien rapide dans le district de « Miliet » au nord d’El Fasher.
Des pourparlers difficiles à Genève
Sur le plan politique, l’envoyé spécial américain, Tom Perriello, a indiqué aujourd’hui que les discussions visant à mettre fin à la guerre qui dure depuis 15 mois au Soudan entre l’armée et les Forces de soutien rapide se poursuivront à Genève cette semaine.
Dans un message posté sur la plateforme « X », Perriello a déclaré que « toutes les accusations concernant les violations du droit humanitaire international seront discutées au cours des négociations en Suisse, notamment la distribution de l’aide humanitaire et l’arrêt des hostilités ».
Il reste cependant à déterminer si une délégation de l’armée soudanaise ou du gouvernement participera aux pourparlers, les autorités soudanaises s’opposant à certains points de l’agenda, ce qui a conduit à l’échec des discussions américano-soudanaises à Djeddah, en Arabie Saoudite, qui visaient à rapprocher les positions afin de permettre le début des négociations à Genève le 14 août.
Une crise humanitaire alarmante
Par ailleurs, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), affiliée aux Nations Unies, a averti que le Soudan est parvenu à une « point de rupture catastrophique », avec des prévisions de dizaines de milliers de décès évitables dus à de multiples crises.
L’OIM souligne que la famine et les inondations s’ajoutent aux défis rencontrés par des millions de personnes dans ce pays en guerre, qui connaît la plus grande crise de déplacement au monde.
- Plus de 10,7 millions de personnes sont désormais déplacées à l’intérieur du Soudan.
- 2,3 millions de personnes ont fui vers les pays voisins.
- Depuis juin, les inondations ont entraîné le déplacement de plus de 20 000 personnes dans 11 des 18 États du Soudan.
La situation s’aggrave : le directeur régional du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord au sein de l’OIM, Oussama Al-Belbisi, a indiqué que « ces conditions continueront de s’aggraver si le conflit et les restrictions sur l’accès à l’aide humanitaire persistent ».
Contexte du conflit
Le conflit au Soudan, qui a débuté en avril 2023, oppose l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide sous le commandement de Mohamed Hamdan Daglo (commonly known as Hemedti). Ce conflit a déjà causé des dizaines de milliers de morts et a engendré une grave crise humanitaire.