Une étude récente élucide le mystère des énormes trous de Sibérie
Depuis leur découverte plus tôt sur le territoire de la Sibérie gelée, huit énormes et profonds trous ont suscité de nombreuses spéculations sur leur origine. À une profondeur d’environ 50 mètres, ces trous se trouvent uniquement dans la péninsule de Yamal et Gydan, dans le nord de la Russie, et ne sont nulle part ailleurs dans la région entourant le pôle Nord.
De nombreuses théories ont été avancées, suggérant qu’ils sont le résultat d’anciennes explosions de météorites. Cependant, une étude récente suggère que ces trous se sont formés dans des zones qui étaient autrefois occupées par des lacs historiques d’où émanaient des gaz naturels du sous-sol gelé. Avec le dessèchement de ces lacs et la baisse de la température de surface, les gaz se sont accumulés et ont provoqué des explosions, formant ainsi ces puits à une telle profondeur.
L’épaisseur du pergélisol dans la péninsule de Yamal et Gydan varie de quelques mètres à environ 500 mètres. Cela a été gelé pendant plus de 40 000 ans pour retenir les riches sédiments marins en méthane, s’accumulant sous forme de réservoirs enfouis de gaz naturel. Naturellement, ces réservoirs émettent de la chaleur qui fait fondre le pergélisol par en dessous et crée des poches de gaz.
Le changement climatique fait fondre la surface du pergélisol, en particulier dans les zones à faible épaisseur, et cette fonte, combinée à la pression du gaz par en dessous, provoque l’effondrement du pergélisol, entraînant des explosions.
Les chercheurs indiquent la possibilité de présence de cratères plus importants que ceux observés initialement. Le dégagement de gaz naturel et de méthane du sous-sol pendant ces explosions pourrait aggraver le problème du réchauffement climatique, accélérant ainsi la fonte du pergélisol.
Le pergélisol dans l’Arctique contient environ 1900 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, ce qui représente une source de préoccupation majeure si ces explosions continuent de se produire.
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