Thaïlande, quand les maris cuisinent pour le Ramadan
En Thaïlande, le Ramadan se distingue des autres pays voisins comme l’Indonésie et la Malaisie, car seule une faible proportion, cinq pour cent, de sa population est musulmane. Dans ce pays, les pratiques ramadanesques sont singulières, notamment pour les hommes musulmans qui adoptent une tradition étonnante en matière de cuisine.<\p>
Alors que dans certaines cultures du Moyen-Orient, les hommes célèbrent la cuisine de leurs épouses, en Thaïlande, les musulmans masculins s’abstiennent de manger les plats préparés par leurs femmes. Ils offrent ces repas à d’autres personnes en signe d’amour, de convivialité et de partage. Ainsi, le donneur s’abstient de déguster le plat préparé par sa femme pour le mettre à la disposition d’autrui. Une pratique témoignant de l’affection et de la générosité des hommes thaïlandais.<\p>
L’Échange et la Générosité
Cette coutume, au-delà de l’acte de don et de partage, est devenue un incitatif pour les hommes à prendre leur iftar en dehors de leurs foyers, dans des rassemblements collectifs pour le Ramadan. Dans les zones où vivent les musulmans en Thaïlande, des tambours retentissent pour annoncer l’heure de la rupture du jeûne, un rituel symbolique. Il est remarquable que le batteur de tambour soit appelé « Al-Bilal » en Thaïlande, en référence au compagnon du Prophète, Bilal Ibn Rabah, qui était l’appel à la prière à l’époque !<\p>
Construction des Mosquées
Les musulmans de Thaïlande, bien qu’étant une minorité, s’engagent à construire une nouvelle mosquée dans chaque village avec les économies des habitants pendant le mois de Ramadan. Ils édifient ces lieux de culte de leurs propres mains, en fonction des moyens de chaque région et de ses habitants, démontrant ainsi leur attachement à leur foi et leur communauté.<\p>