Singapour face au défi de l’ingérence étrangère après des décennies d’ouverture
Pendant des décennies, Singapour s’est présentée comme l’une des économies les plus ouvertes et mondialisées au monde pour compenser son territoire diminutif et son manque de ressources naturelles.
Aujourd’hui, cette ville-État d’Asie du Sud-Est est confrontée à un nouveau défi : conserver les ingrédients magiques de son succès tout en se prémunissant contre l’ingérence étrangère que cette ouverture pourrait entraîner.
Singapour a le ratio commerce-PIB le plus élevé au monde
La loi sur l’ingérence étrangère de Singapour en action
Le lundi, Singapour a invoqué sa loi sur l’ingérence étrangère pour la première fois en désignant Chan Man Ping Philip, un citoyen naturalisé de 59 ans, comme une « personne politiquement significative », quelques semaines après avoir annoncé leur intention de désigner l’homme d’affaires.
Le ministère singapourien de l’Intérieur a déclaré que Chan, né à Hong Kong, avait montré une « susceptibilité à être influencé par des acteurs étrangers et une volonté de défendre leurs intérêts ».
Sous la désignation, Chan doit désormais divulguer chaque année les dons politiques de 10 000 dollars singapouriens (environ 7 400 dollars) ou plus qu’il reçoit, ses affiliations étrangères et les avantages migratoires.
Équilibre délicat entre économie ouverte et sécurité nationale
Pour Singapour, l’équilibre entre une économie ouverte et la sécurité nationale est particulièrement délicat. En tant que petite île sans ressources naturelles, Singapour dépend fortement du libre-échange des biens et des personnes.
Le commerce représente plus de 300 % du produit intérieur brut (PIB) – le ratio le plus élevé de tous les pays – et les immigrants non permanents représentent environ 30 % des 5,92 millions d’habitants du pays.
Singapour dispose d’une des économies les plus ouvertes au monde
Les défis de la politique étrangère singapourienne
Comme de nombreux pays asiatiques, Singapour évite de prendre parti dans la rivalité de plus en plus intense entre les États-Unis et la Chine, adoptant plutôt la maxime d’être « ami de tous et ennemi de personne ».
La société singapourienne devrait engager des discussions ouvertes sur les questions d’identité et d’ingérence étrangère, sans se limiter à la seule application de la loi.
Conclusion
La situation complexe entre l’ouverture économique et la protection contre l’ingérence étrangère place Singapour devant des défis cruciaux pour son développement futur. La gestion habile de ces enjeux garantira la prospérité continue de cette nation insulaire unique en son genre.