Opportunité historique pour les diplômés en arabe au Sénégal
Après son élection en tant que président de la République du Sénégal le 25 mars dernier, Macky Sall a décidé de créer une direction des affaires religieuses pour intégrer les titulaires de diplômes en langue arabe sur le marché du travail du pays.
La décision, prise lors d’une réunion du conseil des ministres mi-avril, a suscité des réactions mitigées. Les diplômés en langue arabe ont salué cette initiative, la considérant comme une « justice historique » pour une catégorie qui a longtemps demandé aux autorités politiques de reconnaître leur compétence académique pour contribuer à la construction de l’État.
Nombre croissant de population
La population sénégalaise a dépassé les 18 millions d’habitants d’ici mi-mars, selon les estimations de croissance démographique des Nations Unies, avec 95% de la population pratiquant l’islam.
Le professeur Charno Kah Al-Habib, directeur du Centre islamique de Dakar, a souligné que l’arabe reste la langue la plus répandue au Sénégal jusqu’à présent. De plus, l’ancien ministre de l’Éducation, Abadir Tam, affirme que plus de 35% de la population parle l’arabe.
Image: Département de langue et civilisation arabe de l’Université Cheikh Anta Diop – Dakar (Al Jazeera)
Engagement continu
En 2013, l’ancien président Macky Sall a signé un décret réglementant le baccalauréat officiel en arabe islamique, le premier du genre dans l’histoire du Sénégal. Depuis lors, le pays a enregistré une augmentation significative du nombre d’étudiants optant pour cette certification.
Réactions divergentes
Alors que certaines voix se réjouissent de cette intégration, d’autres expriment leur inquiétude quant à son impact sur l’équilibre linguistique et culturel du pays, soulignant les enjeux d’équité et d’égalité des chances pour tous les citoyens, quelle que soit leur formation académique.
Focus sur l’emploi et la culture
La création de la direction visant à intégrer les diplômés en arabe a été saluée par le syndicat de l’enseignement en arabe au Sénégal comme une mesure positive visant à renforcer et développer l’enseignement de l’arabe. Elle vise également à promouvoir l’identité musulmane tout en améliorant la qualité de l’éducation et les opportunités d’emploi pour les locuteurs arabophones du pays.
Défis de l’emploi
Les diplômés en arabe au Sénégal rencontrent des défis sur le marché du travail en raison d’un décalage entre leurs qualifications académiques et les besoins du marché. Alors que 20% des jeunes sénégalais sont au chômage, un nombre important de titulaires de diplômes en arabe se retrouvent également sans emploi.
Image: Étudiants en arabe à l’Université Cheikh Anta Diop – Dakar (Al Jazeera)
Appel à l’amélioration du système éducatif
Des experts locaux appellent à renforcer les programmes éducatifs actuels, à promouvoir la formation professionnelle et technique, et à mieux aligner les qualifications des diplômés sur les besoins du marché du travail pour lutter contre le chômage croissant chez les jeunes au Sénégal.