Un rapport publié par le New York Times a révélé que les responsables israéliens de la sécurité, de la défense et de la politique ont clairement échoué à anticiper l’attaque dévastatrice du mouvement de résistance islamique Hamas le 7 octobre en cours.
Selon le New York Times, qui a examiné des dizaines de documents et de preuves officiels israéliens, ainsi que des entretiens avec des responsables israéliens, arabes, européens et américains, la conclusion est que les dirigeants militaires et de sécurité ont tenté pendant des mois d’alerter le Premier ministre Benjamin Netanyahu sur la crise politique qui affaiblirait le pays et susciterait les désirs de ses ennemis.
Cependant, Netanyahu a continué à faire preuve d’arrogance au point de refuser, un jour de juillet dernier, de rencontrer un général et de voir les documents qui l’avaient averti des risques sécuritaires imminents. Le journal a également conclu que les responsables israéliens ont sous-estimé pendant des années la menace représentée par le Hamas, en particulier dans la période qui a précédé l’attaque.
Le rapport a cité cinq personnes bien informées sur l’évaluation des événements, qui ont parlé sous couvert d’anonymat, affirmant que l’évaluation officielle du renseignement militaire israélien et du Conseil de sécurité nationale depuis mai 2021 était que le Hamas n’avait aucun intérêt à lancer une attaque depuis Gaza qui susciterait une réponse destructrice d’Israël.
Au lieu de cela, les services de renseignement israéliens ont estimé que le Hamas chercherait à « provoquer la violence » contre les Israéliens en Cisjordanie, contrôlée par son rival, l’Autorité palestinienne. Le rapport du New York Times a également fait état du fait que Netanyahu et les hauts responsables de la sécurité israélienne ont toujours cru que l’Iran et le Hezbollah représentaient la menace la plus grave pour Israël, ce qui a détourné l’attention et les ressources de la confrontation avec le Hamas.
Le journal a déclaré qu’à la fin de septembre dernier, des responsables israéliens de haut rang avaient exprimé leur inquiétude quant à la possibilité d’une attaque contre Israël dans les semaines ou les mois à venir de la part de « milices soutenues par l’Iran », mais ils n’ont pas mentionné que le Hamas pourrait déclencher une guerre contre Israël depuis la bande de Gaza.
De même, le journal a rapporté que les agences de renseignement américaines avaient cessé de collecter des informations de renseignement sur le Hamas et ses plans, car les Américains pensaient que Israël était capable de gérer la situation avec le mouvement.
Le New York Times a souligné que l’arrogance israélienne, fondée sur un sentiment de supériorité technologique majeure, les a laissé penser que « le groupe terroriste » – faisant référence au Hamas – n’envisagerait jamais d’attaquer Israël car cela impliquerait de dévoiler toute cette puissance technologique colossale. Le journal a noté que de nombreux hauts responsables israéliens ont assumé leur responsabilité dans les événements, à l’exception de Netanyahu, qui continue de blâmer les autres pour se disculper.
Le journal a également souligné que les événements du 7 de ce mois rappellent ce qui s’est passé il y a 50 ans lors de la guerre d’octobre 1973, où les erreurs de renseignement, de sécurité et militaires se sont répétées. Le rapport a déclaré que deux généraux israéliens de haut rang sont venus à la Knesset le 24 juillet dernier afin d’alerter tout le monde sur les dangers sécuritaires imminents pour Israël du nord et du sud, mais aucun député n’a assisté à la réunion, sauf deux d’entre eux.
Source : New York Times