Netanyahu déterminé à envahir Rafah malgré les alertes US
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé son intention de lancer une opération terrestre à Rafah au sud de la bande de Gaza, malgré les mises en garde américaines et les appels de diverses parties à éviter une opération qui pourrait entraîner de lourdes pertes humaines.
Netanyahu a déclaré : « Nous entrerons à Rafah et remporterons la victoire totale », s’engageant à éliminer le chef du mouvement de résistance islamique Hamas à Gaza, Yahya Sinwar.
Lors d’un discours dimanche dernier devant un groupe de policiers militaires pour célébrer ce que l’on appelle le festival des « Masquerades juives », il a déclaré : « Le mal absolu ne peut être vaincu en le laissant seul à Rafah ».
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À plusieurs reprises, Netanyahu a prétendu que Rafah est « le dernier bastion » du Hamas dans la bande de Gaza, assiégé par Israël depuis 17 ans et faisant face à une guerre dévastatrice depuis le 7 octobre dernier.
Ces déclarations interviennent malgré les avertissements croissants lancés par les États-Unis, qui offrent à Israël un soutien militaire, du renseignement et diplomatique le plus fort depuis le début de la guerre.
La vice-présidente américaine Kamala Harris a déclaré : « Il n’est pas exclu qu’il y ait des conséquences américaines pour Israël en cas d’invasion de Rafah ». Elle a ajouté que « les États-Unis ont clairement indiqué à Israël de toutes les manières possibles que toute opération militaire majeure à Rafah serait une erreur », notant qu’ils « ont étudié les cartes et il est apparu qu’il n’y a nulle part où aller pour 1,5 million de personnes ».
Malgré les avertissements
Un responsable de la sécurité israélienne a exprimé sa crainte quant aux répercussions des tensions avec Washington concernant Rafah sur le soutien militaire fourni par les États-Unis. Il a déclaré : « Il y a des inquiétudes que les tensions avec les États-Unis concernant l’assaut sur la ville de Rafah et le problème humanitaire dans la bande de Gaza auront également un impact sur la volonté des États-Unis de continuer à aider Israël au même rythme ».
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Les responsables israéliens « cherchent des moyens de contourner pour obtenir des armes et des munitions pour combler le manque critique de munitions essentielles et nécessaires pour poursuivre les combats ».
Dans ce contexte, un autre responsable de la sécurité a déclaré à la chaîne de radiodiffusion israélienne qu’une opération terrestre à Rafah est inévitable, soulignant que la question est « de savoir si l’invasion et le nettoyage de la ville de Rafah auront lieu avant ou après l’accord d’échange », faisant référence à un échange potentiel incluant un cessez-le-feu, la libération de prisonniers détenus par la résistance palestinienne et Israël.
Préoccupations humanitaires
Les avertissements les plus récents sont venus du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui a parlé lors d’une conférence de presse à l’aéroport d’Al Arish en Égypte, dimanche dernier, soulignant un consensus international clair selon lequel toute attaque terrestre sur la ville de Rafah provoquerait une catastrophe humanitaire.
D’autre part, le président français Emmanuel Macron a durci sa position envers Netanyahu, exprimant son « ferme opposition » à une attaque israélienne sur Rafah, mettant en garde contre le « transfert forcé des populations, constituant un crime de guerre ».