Naufrage d’un bateau de migrants en Turquie, 22 morts au moins
Au moins 22 personnes, dont plusieurs enfants, ont perdu la vie après que le canot pneumatique sur lequel elles voyageaient a chaviré au large de l’île turque de Gokceada, en mer Égée.
« La garde côtière turque a retrouvé les corps de 22 personnes, dont sept enfants », a déclaré le bureau du gouverneur local dans un communiqué vendredi.
Aucune information sur la nationalité des victimes n’a encore été divulguée.
Le gouverneur Ilhami Aktas a indiqué à l’agence Anadolu, dirigée par l’État, que la garde côtière turque avait secouru deux personnes en mer près de la ville d’Eceabat, dans la province de Canakkale, tandis que deux autres avaient réussi à atteindre le rivage par leurs propres moyens.
Les autorités turques ont déclaré que le bateau avait commencé à sombrer pendant la nuit et que de nombreuses ambulances étaient en attente au port de Kabatepe près de Gokceada. L’opération de recherche et de sauvetage était également appuyée par un avion, deux hélicoptères, un drone, 18 bateaux et 502 personnels.
Opération de secours et migration irrégulière
La garde côtière turque a également déclaré avoir secouru ou intercepté plusieurs centaines de personnes, dont des enfants, tentant de traverser vers la Grèce depuis le début de la semaine.
Depuis 2017, au moins 3 129 décès et disparitions ont été enregistrés en Méditerranée, en faisant la route la plus meurtrière pour les migrants et les réfugiés, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
De nombreux migrants tentent de rejoindre les îles grecques depuis les côtes occidentales de la Turquie pour se rendre dans les pays prospères de l’Union européenne, beaucoup trouvant la mort lors de la périlleuse traversée en mer.
Relations tendues et accords internationaux
La question de la migration irrégulière est un point de discorde entre la Turquie et la Grèce, membres de l’OTAN, déjà empêtrés dans des litiges de longue date allant des droits de forage en mer Égée à l’île de Chypre.
La Grèce a également accusé fréquemment la Turquie de laisser passer les migrants à travers leur frontière commune et en mer.
Ankara a à son tour accusé Athènes de refoulements illégaux de bateaux de migrants. En 2016, la Turquie a conclu un accord avec l’UE pour limiter l’afflux de réfugiés cherchant refuge dans l’UE en échange d’une aide financière et d’autres incitations.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est rendu à Athènes en décembre et la Turquie et la Grèce ont convenu d’ouvrir une nouvelle page dans leurs relations tumultueuses et de traiter de leurs problèmes, y compris la migration irrégulière, par le dialogue.
La question de la migration irrégulière devrait figurer en bonne place lors des discussions lorsque le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis se rendra à Ankara en mai.