Magasin malaisien visé pour des chaussettes à l’effigie d’Allah
Une chaîne de magasins de proximité en Malaisie qui a déclenché la colère pour la vente de chaussettes portant le nom « Allah » a été visée par un cocktail Molotov, ont déclaré les autorités policières.
Attaque après la controverse
L’attaque survenue samedi est survenue quelques jours après que les principaux responsables de la chaîne KK Super Mart aient été inculpés pour avoir offensé les sentiments religieux en vendant les chaussettes.
Wan Mohamad Zahari Wan Busu, le chef de la police de la ville de Kuantan dans l’est de la Malaisie, a déclaré que l’engin explosif avait provoqué un petit incendie à l’entrée du magasin, mais aucun blessé n’a été signalé.
L’attaque est « encore en cours d’enquête, mais nous ne nions pas qu’elle puisse être liée à l’incident des chaussettes portant le mot ‘Allah' », a-t-il déclaré à l’agence de presse AFP.
Réactions publiques
Des photos des chaussettes ont circulé sur les réseaux sociaux ce mois-ci, suscitant la colère du public parmi certains musulmans qui les considéraient comme insultantes, en particulier parce qu’elles ont été mises en vente pendant le mois sacré du jeûne de Ramadan.
Environ deux tiers de la population de 34 millions d’habitants sont des musulmans malais, avec de grandes minorités de Chinois ethniques et de personnes d’origine indienne pratiquant également l’islam.
Suites judiciaires
Mardi, une bombe incendiaire a été lancée dans un magasin KK Super Mart dans l’État de Perak, a rapporté l’agence de presse Reuters.
Le fondateur de la chaîne, Chai Kee Kan, et son épouse Loh Siew Mui, directrice de l’entreprise, ont été officiellement inculpés de « intention délibérée de blesser… les sentiments religieux ». Trois représentants du fournisseur de KK Super Mart, Xin Jian Chang, ont également été inculpés.
Tous les accusés ont plaidé non coupables. Les dirigeants de la chaîne ont été libérés sous caution, une audience étant prévue pour le 29 avril. En cas de condamnation, ils encourent jusqu’à un an de prison, une amende, ou les deux.
Excuses et mesures prises
Le deuxième plus grand chaîne de mini-marchés en Malaisie s’est excusée précédemment pour les chaussettes et a déclaré avoir pris des mesures immédiates pour arrêter leur vente. Elle a également poursuivi le fournisseur des chaussettes, alléguant un sabotage et des dommages à sa réputation de marque.
Le fournisseur a affirmé que les « chaussettes problématiques faisaient partie d’un envoi plus important de 18 800 paires commandées » auprès d’une société basée en Chine.