Les universités en révolte impactent-elles l’aide US à Israël?
La mobilisation étudiante aux États-Unis secoue le soutien inconditionnel de Washington à l’agression israélienne contre la bande de Gaza, soulevant des questionnements sur les relations américano-israéliennes et l’alliance historique entre les deux pays, considérée par certains comme sacrée et immuable.
Alors que la majorité des Américains soutenaient Israël au début de son offensive contre Gaza le 7 octobre dernier, l’opinion publique aux États-Unis a évolué au cours des six derniers mois, avec une majorité s’opposant désormais à la guerre et demandant son arrêt.
Les manifestations de soutien à la Palestine se sont propagées dans les universités américaines (Al Jazeera).
Le mouvement étudiant
Le vaste mouvement étudiant qui s’étend à des centaines d’universités, notamment des institutions d’élite telles que Harvard, Columbia, Yale, et le Massachusetts Institute of Technology, a créé une dynamique nouvelle et marquante, rappelant les années de protestations contre la guerre du Vietnam.
Il est à noter que la plupart des familles américaines voient avec fierté les universités d’élite (Ivy League) comme des institutions prestigieuses ouvrant la voie à une ascension professionnelle et sociale privilégiée pour leurs enfants. Ainsi, la répression policière violente des étudiants de ces universités, manifestant pacifiquement contre les politiques de Joe Biden et de leurs propres établissements, risque de susciter une large indignation parmi les Américains non nécessairement politisés.
L’ébranlement des liens historiques
Ces dernières années, les signes tangibles pointent vers un affaiblissement de ces liens historiques.
Trita Parsi, vice-président de l’Institut Quincy à Washington, a tweeté sur les évolutions dans les universités américaines, soulignant que « la volonté complaisante du gouvernement israélien garantira qu’une grande partie d’une génération entière d’Américains – y compris les élites à venir – considéreront Israël comme un État génocidaire et ségrégationniste menaçant la démocratie américaine ».
La colère de la jeunesse universitaire
Les jeunes américains soutiennent massivement un arrêt permanent des tirs à Gaza, selon une enquête menée par l’Institut Harvard pour la politique. Cette génération, appelée génération Z, a été profondément marquée par les images des victimes civiles innocentes, des hôpitaux et écoles détruits, exposant les horreurs de la guerre.
Cette nouvelle vision du conflit israélo-palestinien, caractérisée par un soutien et une sympathie prononcés envers le côté palestinien, est un choc pour la génération précédente, qui voit son approche et ses valeurs remises en question.