Les neuf vies de Jacob Zuma, l’inusable ex-président sud-africain
En mars, la Commission électorale sud-africaine (CEA) a interdit à l’ancien président Jacob Zuma de se présenter comme candidat au Parlement lors des élections générales du mois prochain en raison d’une condamnation pénale antérieure qui le rendait inéligible en vertu de la loi.
Cependant, quelques jours plus tard, la Cour électorale a déclaré que Zuma était éligible à se présenter, annulant la décision de la CEA pour la probable consternation de l’ANC au pouvoir.
Un parcours politique controversé
Ce n’était que le dernier rebondissement dans la longue et controversée carrière politique du Zuma de 82 ans.
Zuma, qui a rejoint l’ANC en tant qu’adolescent, a été emprisonné sur l’île de Robben pendant une décennie sous le régime de l’apartheid. Il a ensuite dirigé l’aile du renseignement de l’ANC en exil, et après la fin de l’apartheid, il a rapidement grimpé dans les rangs du parti.
Il a dirigé l’ANC pendant des années et a été deux fois président de l’Afrique du Sud. Maintenant, cependant, il se présente contre son ancien parti sous la bannière du parti uMkhonto weSizwe (MK) dans le scrutin le plus serré du pays depuis le premier vote démocratique il y a 30 ans.
Scandales, défis juridiques et allégations criminelles
2005: Accusations de corruption et de viol
En 2005, Zuma était accusé de pots-de-vin reçus d’un proche associé, Schabir Shaik, et de corruption dans une affaire d’armements en 1999. De plus, il a été accusé de viol d’une femme connue sous le nom de « Khwezi ».
2006: Acquittement du viol
En mai 2006, Zuma a été acquitté du viol après avoir plaidé qu’il s’agissait de relations sexuelles consenties. Malgré l’acquittement, il a été critiqué pour son comportement et ses déclarations sur le VIH.
2007: Nouveau leader du parti malgré les accusations
En 2007, Zuma a remporté la direction du parti ANC malgré les scandales de corruption. Malgré tout, il a été élu président après la victoire de l’ANC aux élections générales en 2009.
2013: Zumaville
En 2013, des révélations ont déclenché une controverse autour de l’énorme somme d’argent utilisée pour rénover la résidence de Zuma à Nkandla. Cela a entraîné des appels à rembourser l’État et à des excuses publiques de la part de Zuma.
2018: Démission
En février 2018, Zuma a démissionné sous la pression de l’ANC en réponse aux accusations de capture de l’État impliquant les frères Gupta. Ramaphosa lui a succédé en tant que président.
2019-21: Emprisonnement contesté
En juin 2021, Zuma a été reconnu coupable d’outrage à la cour et condamné à 15 mois de prison. Des troubles ont éclaté lors de son incarcération, et il a été libéré pour raisons de santé en septembre, mais cette décision a été jugée illégale en décembre.
2022-23: Un retour éphémère en prison
Après un bref retour en prison en 2023, Zuma a été libéré dans le cadre d’un programme d’amnistie. Malgré cela, il a publiquement critiqué l’ANC et a exprimé son soutien au parti MK, gagnant du terrain dans certaines régions.
2024: Une candidature contestée
En janvier, l’ANC a suspendu Zuma et engagé des poursuites contre le parti MK. Les sondages montrent que le MK pourrait menacer l’ANC lors des élections du 9 mai, bien que Zuma ne puisse pas se présenter constitutionnellement pour un troisième mandat présidentiel.