La récente acquisition de biens immobiliers dans la République Turque de Chypre du Nord par des citoyens juifs soulève des questions sur de possibles conséquences à long terme et a suscité des réactions vives, notamment de la part des instances turques et chypriotes. Cet intérêt immobilier croissant, notamment dans la région luxueuse d'İskele, se traduit en pratique par des achats significatifs de terrains et de résidences, parfois à des prix exorbitants, alimentant la crainte d'un "scénario palestinien" sur l'île.
Achat immobilier croissant
La semaine dernière, un rapport détaillant cette tendance a été publié par le quotidien turc "Sabah", mettant en évidence l'intensification de ces acquisitions immobilières par des Israéliens, mais également des individus en provenance d'Iran, du Royaume-Uni, de Russie, d'Ukraine et de Pologne. Des dizaines de milliers de Juifs, selon le rapport, auraient acheté environ 25 000 acres de terres ainsi qu'un nombre significatif d'unités résidentielles. Ces chiffres suscitent l'inquiétude au sein de la communauté locale qui compte, selon les statistiques, 35 000 Juifs parmi ses 380 000 habitants.
Réactions et mesures préventives
Face à cet afflux, les autorités de la République Turque de Chypre du Nord ne sont pas restées silencieuses. Le président Ersin Tatar a récemment exprimé son intention de présenter une législation visant à réguler de tels achats par des étrangers. La proposition met l'accent sur le besoin de précautions pour éviter tout scénario pouvant porter atteinte à la souveraineté et à l'équilibre démographique chypriote turc.
Le Premier ministre Ünal Üstel a soutenu cette approche, affirmant devant le Parlement que des efforts étaient concentrés sur la surveillance des transactions immobilières. Des contrôles systématiques sur la vente de propriétés à des étrangers sont en place, exigeant une permission gouvernementale stricte pour procéder à une telle vente.
Problématique et vigilance
La situation a été commentée par des analystes politiques, comme Zaffer Şahin, qui évoque la possibilité d'une stratégie consciente visant à "occuper" Chypre dans les dix prochaines années. La Turquie elle-même, par l'intermédiaire de son ambassadeur à Chypre du Nord, Metin Feyzioğlu, partage ces préoccupations, avertissant des analogies potentielles avec le conflit israélo-palestinien et appelant à une investigation approfondie ainsi qu'à une attention particulière à la perspective économico-politique des relations dans la région.
Transparence et propriété
De surcroît, il a été révélé qu'une manœuvre utilisée pour contourner les restrictions légales consiste à acquérir des propriétés via des sociétés locales, mais détenues par des Juifs possédant des nationalités européennes ou même la nationalité chypriote, tout en cachant de manière secrète les véritables noms des entreprises et leurs propriétaires. Le rapport précise que plus de 2000 entreprises appartenant à des hommes d'affaires juifs ont été établies dans le pays, augurant des implications importantes pour la démographie et l'économie de l'île.
La dynamique actuelle du marché immobilier en République Turque de Chypre du Nord fait l'objet d'un examen minutieux. Les développements continueront à être observés de près par les autorités locales et internationales au regard de leur potentiel impact sur la structure sociale et politique de l'île.