Dans la matinée calme de Marawi, un écho de violence s'est fait entendre, ébranlant une cérémonie religieuse et laissant une nation en deuil. La tragédie qui a récemment frappé les Philippines lorsqu'un office catholique a été la cible d'un attentat à la bombe revendiqué par le groupe EI (État Islamique) révèle la persistance des tensions et la vulnérabilité aux actes terroristes dans la région du sud de Mindanao. Cet événement soulève des interrogations quant à la sécurité dans la région et la nécessité de mesures renforcées face à une menace croissante.
Attaque lors d'une messe aux Philippines : L'EI revendique
Dimanche, alors que la messe battait son plein dans un gymnase de l'université d'État de Mindanao à Marawi, une détonation retentissante a interrompu les prières. L'explosion a fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés. Revendiquée par l'EI, cette attaque rappelle le siège de cinq mois mené en 2017 par des combattants partisans de cet état autoproclamé, un conflit qui avait fait plus de 1 000 morts. Cette nouvelle a été diffusée à travers un communiqué sur la plateforme Telegram, où les "soldats du califat" ont affirmé être responsables de cet "engin explosif sur un grand rassemblement de Chrétiens."
Réactions Nationales et Internationales
Le président philippin Ferdinand Marcos Jr n'a pas tardé à dénoncer ces actes qu'il a qualifiés de "senseless et des plus odieux, perpétrés par des terroristes étrangers". Des propos appuyés par les déclarations du secrétaire de la Défense, Gilberto Teodoro, qui a évoqué lors d'une conférence de presse "des indications fortes d'un élément étranger". La réprobation de l'attaque dépasse les frontières nationales, puisque le département d'État des États-Unis a également condamné l'attaque terroriste et affirmé son soutien aux Philippines dans leur rejet de la violence.
Conséquences et Mesures en Réaction à l'Attaque
Les services de sécurité philippins avaient indiqué que l'attaque pourrait être une représaille à une opération militaire qui a entraîné la mort de 11 rebelles islamistes à environ 200 km de la ville de Marawi. D'ores et déjà, la police enquête sur au moins deux individus soupçonnés d'être impliqués dans cet attentat. De son côté, l'université d'État de Mindanao exprime sa profonde tristesse face à cet acte "insensé et horrifiant" et a suspendu les cours jusqu'à nouvel ordre. L'île de Mindanao, qui a longtemps été le théâtre d'une violence liée à l'insurrection de groupes séparatistes armés, est ainsi rappelée à ses heures sombres malgré la signature d'un accord de paix en 2014 avec le Moro Islamic Liberation Front, le plus grand groupe séparatiste.
La situation critique de Mindanao met en exergue la fragilité de la paix et la nécessité d'actions concertées pour contrer la menace que continuent de poser des groupes plus petits mais tout aussi déterminés à semer la terreur. L'acte perpétré à Marawi ne saurait être réduit à un incident isolé ; il révèle plutôt une continuité des défis sécuritaires auxquels sont confrontées les Philippines, dans le cadre d'un combat international contre le terrorisme et l'extrémisme qui cherche à rompre la concorde sociale et religieuse.