Le message de Ramadan révèle l’hostilité envers l’Islam en Allemagne
Un certain nombre de lampes, des vœux illuminés avec les mots « Ramadan Mubarak », pour un coût de 75 000 euros. Ce simple geste de la municipalité de la ville de Francfort envers les musulmans, une ville connue pour la forte présence de la communauté musulmane, a suscité la colère des militants d’extrême droite en Allemagne, qui ont élevé leur voix pour s’opposer aux vœux des musulmans pour leur mois le plus important.
L’initiative de célébrer l’arrivée du Ramadan a été lancée par Omar Shahtah, membre du conseil municipal du Parti social-démocrate, et a été saluée par la maire, Nargis Eskandari-Grünberg, du Parti Vert, louant son rôle dans la promotion de la coexistence pacifique entre les habitants de la ville. Après Francfort, la ville de Cologne a pris la même mesure, contribuant à intensifier les voix de condamnation.
Hostilité déguisée
Robert Lampero, chef du groupe politique « Alternative pour l’Allemagne » au parlement de Hesse (auquel Francfort est rattachée), a déclaré sur le site du parti que « ce geste est un signe clair de l’islamisation progressive de notre pays », ajoutant que « contrairement aux déclarations officielles naïves des Verts, ce geste n’est pas un signe de paix et d’unité, mais un acte de soumission à l’islam ».
« Tolérance excessive »
Anabel Schönke, une créatrice de contenu connue pour ses positions anti-musulmanes, a publié une vidéo affirmant que « alors que les sapins de Noël sont retirés des garderies, les traditions islamiques sont promues », faisant référence à un incident isolé dans une crèche à Hambourg où tous les enfants sont musulmans. Elle a également accusé une grande partie des musulmans d’être hostiles envers les juifs, affirmant « ne pas vouloir voir les lumières du Ramadan dans les rues d’Allemagne ». La vidéo a largement circulé parmi de nombreux Allemands qui ont apprécié son contenu.
Islamophobie persistante
Jürgen Zimmerer, historien allemand, estime que la peur de l’islam en Allemagne est une « peur artificielle » visant à revenir à une Allemagne ethniquement homogène, sur la base d’idées de « pureté raciale » qui ont été clairement présentes dans l’idéologie nazie. Il met en garde contre un retour à l’Allemagne d’avant 1945.
Efforts insuffisants
Le gouvernement fédéral ne dispose pas d’un commissaire spécial chargé de lutter contre l’islamophobie malgré la confirmation par un rapport d’experts indépendants de la prévalence du phénomène. Alors que le gouvernement prend fermement position contre les attaques contre les Juifs, quel que soit leur ampleur ou impact, il n’adopte pas la même approche rigoureuse à l’égard de l’islamophobie, qui est devenue monnaie courante dans les médias allemands et sur les réseaux sociaux, et est largement considérée comme une expression d’opinion.