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Le fils de Museveni nommé chef de l’armée ougandaise
Le président ougandais Yoweri Museveni a promu son fils à la tête de l’armée, suscitant des inquiétudes quant à sa préparation de son fils aîné à la présidence.
Le ministère de la Défense et des Anciens Combattants a annoncé tard jeudi que le général Muhoozi Kainerugaba avait été nommé chef d’état-major des forces de défense, consacrant ainsi sa rapide ascension dans les rangs de l’armée ougandaise depuis la fin des années 1990.
La décision du leader vétéran a alimenté les spéculations selon lesquelles il prépare son fils, âgé de 49 ans, à lui succéder à la présidence. Dans un message désormais supprimé sur X l’année dernière, Kainerugaba a déclaré son intention de se [présenter à la présidence](/news/2023/3/16/son-of-ugandas-president-says-to-stand-for-leadership-in-2026) aux élections de 2026, bien qu’il ait également nié les allégations selon lesquelles il convoiterait le poste suprême.
Récemment, le fils du président a organisé des rassemblements à travers le pays, en violation d’une loi interdisant aux officiers de l’armée en service de s’engager en politique partisane. Cependant, Kainerugaba affirme que ses activités, y compris le lancement du groupe activiste la Ligue Patriotique de l’Ouganda, sont non partisanes.
Le ‘Projet Muhoozi’
Museveni, 79 ans, a pris le pouvoir par la force en 1986 et a depuis été élu six fois. Il n’a pas de rivaux au sein du parti au pouvoir Mouvement de Résistance Nationale, ce qui a conduit beaucoup à croire que l’armée aura son mot à dire dans le choix de son successeur.
Les partisans de Kainerugaba affirment qu’il offre une opportunité pour un transfert pacifique du pouvoir dans l’ancienne colonie britannique, potentiellement le premier depuis l’indépendance en 1962. Les critiques affirment que sa montée mène le pays d’Afrique de l’Est vers une règle héréditaire.
Kainerugaba a rejoint l’armée à la fin des années 1990, sa rapide ascension dans les rangs étant surnommée le « Projet Muhoozi ». Museveni et Kainerugaba ont tous deux nié l’existence d’un plan visant à le propulser à la présidence, mais la nomination de ce dernier comme chef de l’armée, accompagnée d’un remaniement ministériel, suggère une transition en cours.
Les implications politiques
Pour de nombreux Ougandais, la position de Kainerugaba comme héritier apparent est depuis longtemps évidente, mais le gouvernement a par le passé adopté une position sévère contre quiconque aborde le sujet.
En 2013, la police a fermé deux journaux indépendants et deux stations de radio pendant 10 jours après avoir publié un mémo confidentiel fuité par un général de haut rang alléguant que Museveni préparait Kainerugaba à lui succéder.
En tant que haut responsable militaire, Kainerugaba est interdit de parler publiquement de questions politiques, mais il s’est souvent plongé dans des discussions controversées, créant des maux de tête diplomatiques pour l’Ouganda.
Il a précédemment été commandant des forces terrestres, mais a été destitué de ce poste après avoir menacé d’envahir le Kenya voisin, qu’il a ensuite qualifié de plaisanterie.
Museveni, qui s’est [excusé](/news/2022/10/5/ugandan-president-apologises-for-sons-tweets-on-annexing-kenya) auprès du Kenya pour l’incident, a néanmoins défendu son unique fils en tant que « très bon général » et l’a promu à ce grade quelques jours seulement après l’incident.
L’année dernière, Kainerugaba a déclaré que l’Ouganda enverrait « des soldats pour défendre Moscou s’il était menacé par les impérialistes », critiquant les nations occidentales pour diffuser une « propagande pro-Ukraine inutile ».