Hawa Khamoudi s’inspire d’une journée ennuyeuse pour écrire
Hawa Khamoudi est une poétesse et écrivaine libyenne. En mars 1983, elle publie ses premiers poèmes dans la presse sous le pseudonyme de Dalaal el-Maghribi.
Elle a vécu des années à s’identifier derrière des noms d’emprunt, commençant par Areeha Samid, puis passant par Bint Souq al-Jumhuriya, jusqu’à ce qu’elle publie finalement son premier texte poétique sous son vrai nom en 2000.
Une expérience poétique marquée par différentes étapes
Hawa déclare que la poésie représente pour elle un cri intérieur en constante évolution. En réfléchissant sur ses débuts et ses ouvrages poétiques tels que « Ainsi j’ai crié », « Une mer qui ne perd jamais son bleu » et « Une rose qui dresse ses épines », elle évoque les changements qu’elle a vécus.
Elle confie : « La poésie est une histoire sans fin. Depuis mon premier texte publié, qui était un extrait d’un poème plus long, je me rends compte à quel point j’ai progressé. » À 20 ans, alors étudiante en quatrième année à l’Institut des enseignantes, elle avait écrit son premier texte dans un cahier scolaire.
Les impacts des crises sur son écriture
Dans son parcours, Hawa aborde l’impact des crises sur son écriture poétique. Elle a écrit des poèmes qui reflètent les événements marquants de la Libye, tant avant qu’après 2011. En 2009, sur la scène de la ville de Derna, elle déclame son poème « Signal, » affirmant : « Ce n’est pas une patrie ! Ce n’est pas un pays ! »
Elle souligne : « Après février 2011, mes poèmes ont commencé à aborder de nouvelles thématiques, y compris la guerre et ses conséquences. » Les mots « guerre » et « désespoir » apparaissent souvent dans ses œuvres.
Une quête continue d’inspiration
Interrogée sur ce qui l’inspire durant une journée plate et monotone, Hawa répond : « Ce sont souvent ces jours-là qui m’incitent à écrire. C’est dans la routine que je trouve souvent l’impulsion nécessaire pour évoquer d’autres réalités. » Elle évoque la vivacité des souvenirs d’enfance, les senteurs des fleurs et les rituels de son quartier de Souq al-Jumhuriya.
Hawa Khamoudi exprime également son admiration pour la poésie libyenne contemporaine, en particulier la poésie en prose, qu’elle considère comme un médium qui permet aux voix de s’épanouir.
Un chemin poétique enrichissant
Sa pratique d’écriture actuelle se fait essentiellement en ligne, avec des publications sur sa page Facebook. Elle reconnaît que parfois, des poèmes oubliés ressurgissent dans sa mémoire, et elle se surprend à les redécouvrir.
Hawa conclut en affirmant que chaque expérience, qu’elle soit douce ou amère, enrichit son parcours, et c’est cette profondeur d’expérience qui lui permet de se connecter avec ses lecteurs.