La guerre menée par Israël contre la bande de Gaza vient de compléter son centième jour, y compris une opération terrestre en cours depuis plus de deux mois, sans qu’un dénouement militaire ne semble à portée de main.
Le premier objectif de cette guerre, tel qu’annoncé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, était d’éliminer le mouvement de résistance islamique Hamas et de récupérer les centaines de prisonniers israéliens détenus par la résistance palestinienne.
Après 20 jours de préparatifs d’artillerie lourde dans différentes parties de la bande, Israël a commencé une incursion terrestre limitée menée par de lourdes machines et un petit nombre de soldats, et ce dans un créneau temporel serré, ce qui semblait être une reconnaissance du terrain de bataille.
Alors que les forces limitées tentaient de mesurer la préparation du Hamas au combat, des forces plus grandes et mieux équipées se tenaient prêtes à la frontière de la bande, se préparant à un assaut traditionnel tant dans la forme que dans la mise en œuvre.
Israël a adopté une méthode de bombardement continus à l’aide de bombes anti-fortification dans le but d’intimider et d’atteindre les tunnels, jugés parmi les armes les plus puissantes de la résistance. Près de 500 heures de vol ont été enregistrées, et environ 20 000 tonnes d’explosifs ont été larguées entre les 7 et 27 octobre, période où l’offensive terrestre a débuté.
Lors de l’incursion, Israël a poussé ses forces sur trois axes : Beit Hanoun au nord, Beit Lahiya au nord-ouest pour couvrir la zone s’étendant de la Méditerranée à l’ouest jusqu’à la barrière de sécurité à l’est.
Du centre, les forces israéliennes ont traversé les terres agricoles de Juhor ad-Dik jusqu’à la rue Salah al-Din dans le but de couper le secteur nord en bandes transversales, tout en maintenant une couverture de bombardements d’artillerie, aériens et navals quasi ininterrompus.
La résistance dévoile son visage caché
En réponse, la tâche des Brigades Izz al-Din al-Qassam – l’aile militaire du Hamas – et des autres factions de résistance, était en théorie plus difficile en raison de l’absence de parité en termes d’équipement, d’armement et de nombre de soldats.
Cependant, la résistance a révélé une partie de son visage habituellement obscur, montrant diverses unités de combat et des brigades multiples, avec un système efficace de communication, de coordination et d’émission d’ordres.
La capacité de la résistance à lire rapidement les plans des forces infiltrées a joué en sa faveur et lui a permis de développer des tactiques de terrain basées sur leur connaissance de la nature et de l’environnement du théâtre de combat, qui ne dépasse pas 365 kilomètres carrés et est l’un des endroits les plus densément peuplés et bâtis du monde, soumis à un confinement étroit depuis près de 17 ans.
Les observateurs conviennent que tout comme les habitants de la bande connaissent ses détails, la résistance connaît aussi son terrain comme la paume de sa main, ce qui a entraîné des confrontations militaires difficiles pour les forces israéliennes.
Le quartier de Shuja’iyya, au nord de la bande, a été l’un de ces points durs où le régiment d’élite d’infanterie “Golani” a été encerclé, subissant les pertes les plus importantes de son histoire sanglante avec les Palestiniens.
Dans le camp de Al-Bureij – dans le centre de la bande – et à Khan Younis – au sud – l’occupation a affronté – et fait toujours face à – une résistance féroce qui l’a empêchée de réaliser des progrès significatifs sur le terrain, entraînant des pertes humaines douloureuses.
Une nouvelle tactique sans victoire
Avec le début du deuxième mois de la guerre terrestre, les opérations militaires se sont étendues pour attaquer le sud de la bande, puis ont attaqué la partie centrale de manière presque simultanée avec l’assaut sur le sud.
Israël a poussé les brigades qui ont combattu dans le sud de la bande à travers la rue Salah al-Din sans réussir à encercler la ville de Khan Younis ou Al Qarara, où la force attaquante s’est arrêtée sans avancer davantage.
Les forces attaquantes de ces deux régions ont subi des pertes en soldats et en équipement, les contraignant à réorganiser leurs troupes, après près de deux mois d’opération terrestre, retirant des brigades dont la plus notable est “Golani” et en déployant 8 brigades vers le sud.
Selon le “New York Times”, les États-Unis estiment à environ 50 000 le nombre de soldats israéliens présents dans le nord.
Parallèlement à ce renforcement des forces israéliennes, les Brigades Qassam ont intensifié leurs attaques, s’appuyant sur la stratégie des embuscades et des champs de mines, ainsi que des opérations d’appât. Les Qassam ont également ajusté leur tactique de combat, assurant l’intégrité et la continuité de la chaîne de commandement sur le terrain, comme le montrent les images qu’elles diffusent concernant les opérations.
Après cent jours depuis le début de la bataille, les données sur le terrain indiquent que la possibilité d’une victoire militaire pour Israël semble peu probable ou exclue, comme le dit le journal hébreu “Haaretz”.