Examen critique des ajouts contemporains dans la foi islamique
Beaucoup de nos sciences et connaissances réclament une épuration de leurs écrits, car l’innovation pourrait s’accomplir par le développement et l’ajout de ce qui est nécessaire en termes d’approche ou de critique. Certains ouvrages traditionnels de notre héritage ont intégré des sujets qui, après examen minutieux, ne semblent pas appartenir à leur domaine respectif. Cette intrusion peut engendrer d’importantes erreurs et dérives. Parmi ces sciences, citons les livres de croyance, qui ont subi l’introduction de thématiques étrangères à leur essence et méritent d’être redressées pour préserver l’esprit critique musulman général de la dérive vers l’accusation d’infidélité, de dépravation ou d’un déséquilibre méthodologique dans la pensée, qui pourrait même conduire à un extrémisme inutile sur certaines questions.
Les exemples d’intrusions dans les ouvrages de croyance
Les livres de croyance se concentrent fondamentalement sur les principes de la foi, sur ce qui inclut ou exclut une personne de l’islam. Certaines thématiques y ont été insérées de manière inappropriée, peut-être auraient-elles dû se trouver dans les ouvrages de jurisprudence. Par exemple, le débat près les pieds couverts, initié par l’Imam at-Tahawi dans sa célèbre « Al-‘Aqida at-Tahawiyya », est analysé par nombreux savants du passé et contemporains. Les explications des théologiens justifient cet ajout par la nécessité de contrer le rejet chiite de cette pratique.
Les enjeux de la gouvernance et de l’imamat
Une autre question qui a glissé de la jurisprudence vers la croyance, surtout dans la doctrine chiite, est celle de la gouvernance et de l’imamat, considérée à tort comme une question de foi. C’est plutôt un sujet relevant du droit politique et non de la croyance. Cette confusion s’est même étendue à certains écrits sunnites, entraînant des divergences sur l’importance et la place de la quête du pouvoir dans la foi islamique.
L’invocation à travers les saints
La question de l’invocation à travers les saints, où l’on implore Dieu avec l’intercession d’un prophète ou d’un saint, est typiquement une question de jurisprudence, qui devrait être traitée comme licite ou illicite plutôt que comme une question de foi. Le débat fait rage si ces pratiques constituent ou non un polythéisme, un sujet très clivant qui a été malencontreusement soulevé au rang de discussion de croyance.
Le serment par autre que Dieu
De manière similaire, la question de faire serment par autre que Dieu, tel que jurer par la Kaaba ou par un prophète, est un sujet de jurisprudence. Ce n’est pas une question qui touche la foi ou l’idolâtrie directement, car ceux qui prêtent serment par ces moyens ne les mettent pas au même rang que Dieu, mais cherchent simplement à renforcer leur crédibilité auprès d’autrui.
Le retour du Messie et l’apparition de l’Antéchrist
Le cheikh Mohamed Abou Zahra a explicitement choisi de ne pas inclure dans son livre sur la croyance islamique la descente finale du Messie et l’apparition de l’Antéchrist, car ces événements, bien qu’ils soient largement acceptés, ne sont attestés que par des hadiths individuels et ne font pas partie intégrante de la croyance qui, si elle est niée, rendrait la personne coupable d’infidélité.
L’objectif de cet article n’est pas de lister exhaustivement les sujets qui ont été intégrés de manière inopportune dans la doctrine de la foi, mais de fournir des exemples illustrant comment l’inclusion erronée d’un domaine dans un autre peut nuire à la recherche académique et conduire à des erreurs graves au sein de la communauté.