France
Budget 2025 : Une tension palpable autour des documents clés
Le projet de budget 2025 s’est transformé en véritable épreuve de force. Mardi, des membres de la commission des Finances de l’Assemblée nationale ont tenté d’obtenir sans succès des documents essentiels auprès de Matignon.
Une demande de consultation refusée
« Nous sommes assez sidérés […] car on nous a refusé la consultation de ces documents », a déclaré le député LFI Eric Coquerel, visiblement en colère à sa sortie de Matignon, environ quarante minutes après son arrivée avec le rapporteur général du budget, Charles de Courson (Liot). Il a souligné que ce refus constitue une atteinte à un droit constitutionnel.
Coquerel a accusé le président Emmanuel Macron de « mettre en danger la démocratie ». Il a également informé qu’il se rendrait à Bercy mercredi pour tenter d’obtenir les lettres-plafonds, qui déterminent les crédits des ministères pour 2025 et sont cruciales pour l’élaboration du prochain budget.
Un appel à la consultation
Les deux députés sont arrivés rue de Varenne à pied, en provenance de l’Assemblée, vers 12h30. Ils n’ont pas pu rencontrer le nouveau Premier ministre Michel Barnier, absent à ce moment-là. Ils ont été reçus par son chef de cabinet Baptiste Rolland et la secrétaire générale du gouvernement Claire Landais, à qui ils ont demandé, en vain, de pouvoir consulter au moins ces lettres-plafonds.
Ces documents ont été transmis aux ministères en août par le gouvernement démissionnaire, mais restent introuvables pour les responsables de la commission des Finances, qui les réclament depuis plusieurs semaines. Un ultimatum avait été lancé à Matignon : si ces documents n’étaient pas remis lundi, les députés iraient les chercher eux-mêmes. Eric Coquerel avait rappelé que ces informations sont indispensables à leur travail de parlementaires.
Des retards préoccupants dans la préparation budgétaire
La préparation du budget 2025 est particulièrement cruciale cette année, surtout en raison de la situation financière délicate de la France, représentée comme un des mauvais élèves de l’Europe. La nomination tardive d’un Premier ministre et les élections législatives anticipées ont contribué à ces retards.
Dans un courrier adressé lundi soir, Michel Barnier a informé les députés que le budget serait « construit sur la base des lettres-plafonds », tout en se réservant le droit de l’amender. Barnier a promis d’envoyer une « version provisoire » du rapport récapitulatif, contenant les crédits par mission et les lignes directrices du budget, qui aurait dû être transmis avant le 15 juillet selon les lois en vigueur.
Une situation alarmante pour les délais du PLF
Eric Coquerel a conclu en indiquant que l’heure tourne pour le dépôt au Parlement du projet de loi de finances (PLF) : « Nous avons deux mois de retard » sur le calendrier initial, alors qu’un retard de huit jours pour le dépôt du budget a été annoncé, un fait « inédit sous la Ve République ».