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Cartographie du cerveau de la drosophile : Une avancée en neurosciences
Récemment, une équipe internationale de chercheurs a réalisé une avancée majeure en neurosciences en cartographiant l’intégralité des fonctions cérébrales de la drosophile, un exploit sans précédent. Ce projet colossal fournit une ressource inestimable pour la recherche dans le domaine des neurosciences.
Une tâche titanesque
Le consortium FlyWire, composé de scientifiques du monde entier, a consacré plusieurs années à réaliser une cartographie ultraprécise du cerveau de la mouche du vinaigre. Avec ses dimensions réduites, le cerveau d’une Drosophila melanogaster adulte abrite 139 255 neurones et 54,5 millions de synapses. La publication récente d’une dizaine d’articles dans la revue Nature a révélé les connexions et réseaux neuronaux, désignés sous le terme de « connectome ».
Techniques innovantes utilisées
La réalisation de cette cartographie a nécessité de découper le cerveau en sept mille tranches. Les premiers examens ont été réalisés manuellement avant que les chercheurs ne fassent appel à une intelligence artificielle pour poursuivre ce travail, suivi de corrections humaines. Les équipes des universités de Princeton et de Cambridge ont joué un rôle crucial en annotant diverses classes de neurones et types de cellules, selon leurs connexions et fonctions, identifiant ainsi plus de huit mille types de cellules.
Un soutien considérable
Le consortium FlyWire bénéficie du soutien d’instituts de recherche américains ainsi que du financement de géants comme Google et Amazon, dont les équipes ont été mobilisées pour ce projet ambitieux. Auparavant, le record de précision pour une cartographie du câblage neuronal du cerveau d’une mouche se limitait à environ vingt mille neurones et quatorze millions de synapses sur une portion de matière grise.
Des implications significatives pour la recherche
Cet effort colossal permet d’explorer comment les fonctions cérébrales sont déterminées par la structure des circuits cérébraux, offrant donc une ressource précieuse pour la recherche en neurosciences. Le cerveau de la mouche est particulièrement intéressant car cet insecte est capable de réaliser des comportements sophistiqués tels que la marche, le vol, l’apprentissage, la mémoire, la navigation et même des interactions sociales.
Découvertes surprenantes
Cette étude du connectome a révélé des surprises concernant l’interconnexion des neurones. Par exemple, des neurones connus pour être liés à la vue se sont révélés également connectés à des signaux d’autres circuits sensoriels, comme l’ouïe ou le toucher. La compréhension des dysfonctionnements dans ces circuits cervicaux pourrait fournir des pistes pour traiter certains troubles neurologiques.
Cette recherche sur le cerveau de la drosophile constitue une étape cruciale vers une meilleure compréhension des mécanismes cérébraux, et ouvre la voie à des objectifs ambitieux en matière de traitement des troubles neurologiques.