Les États-Unis envisagent de reclassifier la pomme de terre, provoquant un débat sur la santé publique
Une controverse significative secoue le Sénat américain, suite à la proposition d’une commission américaine visant à réévaluer le classement de la pomme de terre. La question en jeu est de savoir si la pomme de terre devrait continuer à être classée comme un légume ou être reconsidérée comme faisant partie des céréales, une démarche qui a suscité l’ire de plusieurs sénateurs.
Ce débat n’est pas nouveau, mais s’inscrit dans une longue tradition de discorde entre les autorités sanitaires américaines, les producteurs de pommes de terre et les membres du Congrès concernant la catégorisation des aliments riches en amidon.
Selon les données du Ministère de l’Agriculture de 2019, les Américains consomment en moyenne 22 kilogrammes de pommes de terre par an, dont près de la moitié sous forme de produits surgelés, comme les frites.
Les partisans de ce changement de classification arguent qu’il s’agit d’une question de santé publique, étant donné que plus de 40% des adultes américains souffrent d’obésité. Ils considèrent donc que revoir la catégorisation des pommes de terre pourrait jouer un rôle dans la lutte contre ce fléau.
En réaction, des membres du Sénat ont adressé une lettre aux ministres de l’Agriculture et de la Santé, soulignant que la pomme de terre est « riche en potassium, calcium et vitamine C ».
Ces sénateurs, qui représentent les principaux États producteurs de pommes de terre tels que l’Idaho, le Maine et l’Oregon, ont averti que « tout changement de classification pourrait semer la confusion parmi les consommateurs, les restaurateurs et les producteurs ».
Ce débat rappelle la tentative controversée de l’administration du président Ronald Reagan de classer le ketchup comme un légume dans les repas servis dans les écoles américaines, un projet rapidement abandonné après un rejet massif.
Cette réflexion sur le classement de la pomme de terre souligne un enjeu plus large de santé publique et alimentaire aux États-Unis, et met en lumière le pouvoir des classifications alimentaires sur les perceptions et les choix de consommation. En fin de compte, cette histoire alimentaire s’inscrit dans un contexte de débat continu sur la meilleure manière de promouvoir une alimentation saine et équilibrée au sein de la population américaine.